Journal d’un isolement
Se confiner : S’enfermer, être enfermé dans un lieu (Larousse). Après quelques jours calmes, c’est le grand retour de Violette ! Être ensemble représente le principal aujourd’hui. Vivre ensemble, c’est moins simple… Journal des jours 11 et 12 de l’isolement.
Jour 11
Jeudi 26 mars
Depuis le départ de Violette, je l’appelle tous les jours. Elle rentre ce soir, je suis super contente. Depuis qu’elle existe – dès sa vie in utero -, c’est une petite fille pleine d’énergie avec un caractère bien affirmé. Elle peut être épuisante et ceux qui la connaissent ne me trouveront pas ingrate de le dire. J’aime ma fille mais elle est épuisante. Les premiers jours du confinement à la maison se sont plutôt bien passés. Excepté trainer des pieds pour faire les devoirs, aller se doucher, aller se coucher, demander à aller jouer chez le voisin, elle a été plutôt cool…
Après nos retrouvailles émues ce soir, la vie reprend son cours. Elle met 20 minutes à aller du salon à la salle de bain pour aller se doucher (distance 4 mètres…) et me demande si elle pourra jouer avec le voisin demain !
Le confinement nous impose de vivre ensemble. Avec les gens que l’on a choisi et que l’on aime a priori. Pourtant ce n’est pas si simple de vivre ensemble dans un petit espace 24h / 24 !
Défi N°1 : Vivre ensemble
Je suis plutôt bien lotie. Les garçons sont très calmes, toujours de bonne humeur et en horaires décalés. Notre confinement ensemble démarre à leur lever à 14h et se termine le soir quand je me couche. Du coup, tout se passe bien ! Avec Violette, très active du matin au soir et en perpétuelle demande, cela pourrait être plus musclé. Mais elle fait des efforts. Et j’ai des breaks avec la garde alternée. J’avoue que je ne suis pas mécontente de ne pas être en couple actuellement. Il faut une sacrée dose d’amour, de respect et de tolérance pour vivre à deux en huis-clos pendant plusieurs jours voire plusieurs semaines. Nous, on n’a déjà pas réussi sans confinement…
Défi N°2 : Vivre avec soi même
L’autre difficulté humaine de cet isolement, c’est vivre avec soi même. Être confronté à nos peurs, nos angoisses, nos ruminations sans qu’une personne proche et bienveillante – psy ou copine au choix – nous alerte de nos délires névrotiques ! Cela demande une sacré gymnastique de l’esprit pour ne pas se laisser entraîner sur cette pente glissante. Je l’ai ressenti les jours sans Violette. Le calme et la solitude ont provoqué plus de réflexions, plus de questions et plus d’angoisses. J’ai essayé de ne pas m’y attarder, de me distraire avec des buts et donc des activités. De la cuisine. Et une nouvelle baleine pour Violette. Quand elle est là, elle monopolise tellement mon attention que je n’ai plus le temps de me prendre la tête. Elle représente un anti-dépresseur. Elle pourrait être utilisée par des professionnels comme un outil thérapeutique. Elle devrait être remboursée par la sécu.

Bilan de la journée
Boulot : 3 mails de réponse, whaou !
Lecture : J’ai terminé Le Discours, le roman de Fabcaro.
Bricolage : Une nouvelle baleine + tricot.
Jardinage : je n’ai plus d’essence dans ma tondeuse, je coupe l’herbe à la cisaille. Je pense à une pince à épiler pour désherber.
Gym : 0 / Yoga : 1
Cuisine : pain complet, gratin dauphinois et premières fraises.
Jour 12
Vendredi 27 mars
Levée tôt, je commence à travailler. Car quelques après une tornade de paroles et de gestes perturbent le calme de la maison. Violette est bien de retour.
Hier soir, elle a eu un coup de blues. Chez son père, ils vivent dans une bulle en dehors des actualités. Elle pensait donc retourner à l’école lundi… Je lui ai brisé ses espoirs en lui annonçant que le confinement devait durer encore quelques semaines… Elle a réalisé qu’elle passerait son 10ème anniversaire confinée, sans autre famille que nous 4 et sans copines. Elle en avait les larmes aux yeux. J’ai tenté de lui faire réaliser que ce n’était pas très grave comparée aux difficultés de certaines personnes. Mais ce que j’ai déjà remarqué auparavant s’est confirmé : un enfant étant par nature égoïste ou auto-centré, cet argument n’apaise en rien les choses…
Le Bon Coin nous a sauvé de cette déprime. Et le confinement a eu raison de mes dernières hésitations… Violette rêve d’un lapin pour son anniversaire. Je surveille donc régulièrement les arrivées dans les Spa de la région et ai programmé une alerte sur le site de petites annonces. Et miracle, nous sommes alertés d’une portée de lapins nains béliers disponibles. J’appelle donc la dame pour lui poser des questions et je réserve l’un des petits.

Un lapin = Une Carotte
C’est mathématique. La boule de poils n’est pas encore là mais change la configuration entière de la journée. Violette s’habille, fait sa toilette sans discuter. Elle se met aux devoirs avec le sourire. Elle ne passe pas ses pauses devant un écran mais dans le jardin pour trouver l’emplacement du clapier. Comment construire l’enclos. Ou lui trouver un nom. Je n’éduque pas mes enfants avec un bâton. Mais la carotte fonctionne bien quand même ! Je sais c’est mal…
L’effet « lapin » ne va pas durer toute la période du confinement donc j’en profite. Entre ses plans de constructions et ses propositions de prénoms, j’arrive à travailler. Ce petit être poilu et innocent produit également son effet sur les garçons qui sortent de leur chambre, s’intéressent à nos travaux, cherchent un prénom. L’effet pervers de l’effet « lapin » : elle est tellement surexcitée, elle parle encore plus vite et encore plus que d’habitude. Yuri comprend ma fatigue et prend le relais pour la préparation du repas du soir. Je suis heureuse. Violette est heureuse.
Bilan de la journée
Nom du lapin trouvé : sur proposition de Yuri, ce sera Totoro.
Boulot : une newsletter validée et envoyée, quelques mails de réponse !
Lecture : J’ai commencé Dépôt de bilan de compétences, la BD de David Snug, ça fait du bien !
Bricolage : fabrication d’une maison et d’un enclos extérieur pour un lapin. Détricotage du V de mon pull en V en cours car mal fait…
Gym 0 / Yoga 0
Cuisine : Cake hyper moelleux à la poudre d’amandes, glaçage praliné avec la recette de Papilles & Pupilles. Hyper simple et un délice.
Projet du WE : finir la villa et jardin à la française du longues oreilles. Reprendre la gym !
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