… a changé ma vie !
Depuis décembre 2017, je suis devenue une pratiquante du bullet journal. Nouvelle lubie, proche d’une religion (mais sans dommages collatéraux) qui a changé ma vie ! Inventé il y a quelques années par le designer newyorkais Ryder Caroll, le bullet journal est un carnet personnalisé, à la fois calendrier, agenda et journal. Un système pour organiser sa vie pro, perso, familiale au quotidien mais aussi mensuellement et sur une année. Je vous ai déjà confié ma manie des carnets et des listes. Naturellement, j’étais tentée par l’expérience du bujo (contraction de bullet et journal).
Le complexe du Bujo
J’utilise depuis des années un agenda « papier ». Dans lequel j’inscris mes rendez-vous mais également des listes de choses à faire. En vrac. Cette méthode ne me convenait pas : en 2017, j’ai oublié des rendez-vous, de déclarer mes impôts et… l’anniversaire de ma maman (pardon). Réaliser mon propre agenda avec des emplacements dédiés pour toutes mes missions (pro et perso) semblait représenter une bonne solution. Mais les exemples que je découvrais sur le Net ou sur Instagram m’intimidaient. Riches en dessins et graphismes, ils ressemblaient à des œuvres d’art. J’adore les cahiers et l’écriture mais je suis nulle en dessin. Et sans me lancer dans le dessin, je ne voyais pas comment ajouter l’élaboration d’un bullet journal dans mon planning déjà bien rempli ! J’avais aussi remarqué que la plupart des adeptes (sur Instagram) semblaient avoir le temps de réaliser ces merveilles car étaient jeunes et étudiantes. Je pensais avoir passé l’âge.
En plein complexe d’infériorité, je restais donc spectatrice. Jusqu’à ce que la même semaine, je tombe sur le blog de Caro de la papet’ et qu’une amie (merci Marine !) m’envoie un carnet avec Bullet Journal écrit sur la couverture. C’était un signe ! Dans son article intitulé Commencer un Bullet Journal, Caro de la papet explique très clairement tous les termes du bullet journal (planner, collections, trackers, clefs) et détaille pas à pas comment se lancer dans l’élaboration de son premier bujo. Je venais de trouver mon gourou. Je me suis lancée !

Se lancer dans la réalisation du Bujo
Avant de tracer le premier trait dans mon beau carnet, j’ai lu attentivement l’article. J’ai également consulté les autres blogs de bullet journal recommandés par la jeune femme. J’ai parcouru les comptes Instagram correspondants : minimal.plan, planwithady, greenishplanning, soho.hana, flyingpaperwords et évidemment caro_de_la_papet. Pour être tout à fait honnête, les blogs consacrés à ce sujet ont représenté plus qu’un guide. N’étant pas du tout créative, j’ai complètement recopié les modèles de planning annuel, mensuels et hebdo proposés ! Idem pour les autres pages de mon bujo, je m’inspire très largement des adeptes talentueuses. Pour la construction et l’organisation des pages. Pour la déco, je n’essaye même pas !
Les premières pages du Bujo
J’ai commencé au crayon à papier, tellement j’avais peur de faire mal, moche… Compté des lignes, ressorti une règle graduée, pour que mes traits soient droits et mes colonnes équilibrées ! J’ai tiré la langue, regardé le modèle 45 fois, froncé les sourcils, arrêter de respirer… Ma première séance de bullet journal s’est déroulé un soir pendant quelques heures. Et j’ai passé un super moment ! Complètement concentrée sur ma mission. Je n’ai pas vu le temps passé. Je me suis vidée la tête. Et j’ai éprouvée de la satisfaction devant le résultat de mes premières pages (pourtant très moyen).
Une expérience optimale
Tout comme le coloriage (très en vogue il y a peu), mais aussi le tricot, le jardinage, le sport ou la cuisine, le bullet journal représente une « expérience optimale ». Théorie énoncée et développée par le psychologue hongrois Mihaly Csikszentmihalyi dans son livre Flow : The Psychology of Optimal Expererience qui existe en Français chez Pocket sous le titre Vivre, la théorie du bonheur. L’expérience optimale se réalise via une activité qui requiert une concentration intense au point de nous faire oublier le temps, nous même, sans être pertubé par des pensées sans rapport. Cet engagement total dans l’action en cours provoque une sensation de flux. Une sensation de bien-être, d’apaisement, de bonheur. C’est le cas du Bullet Journal pour moi. Chaque création de page représente une totale implication et donc une vraie séance de détente.
un agenda, des plannings
J’ai créé dans mon bujo de nombreux plannings :
– un planning annuel où je note les anniversaires, les vacances scolaires, les évènements importants.
– des plannings mensuels : où je reporte les dates du planning annuel ainsi que les évènements importants du mois (sortie, dead line pro…).
– les plannings hebdo : où je reporte les dates du planning mensuel et comme dans tous les agendas mes rendez-vous. Sauf que la présentation me permet d’y intégrer la liste des mes tâches de la semaine (perso & pro). Et donc de mieux les répartir, ne pas les oublier. Bref, mieux m’organiser !

Depuis que je pratique le bujo, j’ai déjà changé trois fois de présentation pour les plannings hebdo. La première présentation me convenait dans l’organisation mais je trouvais le résultat visuel un peu brouillon. La seconde n’a duré que 2 semaines, j’étais perdue. Et la dernière me semble pas mal. Je m’y retrouve sans rien oublier et la présentation reste claire. Je précise que en tant que psychopathe de la couleur et donc des codes couleurs, j’écris les rendez-vous et les missions dans des couleurs différentes. Noire pour la radio, turquoise pour les clients, rose pour les enfants, bleu marine pour la maison, vert pour les loisirs et violet pour le blog. Je sais, ça fait peur… Mais c’est assez pratique pour y voir clair.

Le bujo : un coach
Désormais, je note tout car j’ai une place pour tout noter (autre que sur un post it…). Donc je n’oublie plus rien. Et l’avantage de ces différents plannings, c’est la répétition et le report. Personnellement, écrire un évènement dans le planning annuel, puis mensuel, puis hebdo me permet d’en mémoriser plus que quand je ne notais rien ! Ensuite, lorsqu’une mission du planning hebdo n’est pas cochée car non réalisée, il faut la reporter la semaine suivante. 1- On ne l’oublie plus. 2- Le report est assez fastidieux voire provoque un sentiment négatif. Pour l’éviter ? Arrêter de procrastiner avec les missions moins palpitantes et finir par les faire pour ne plus les reporter !
Outre les plannings, il est possible de créer des pages pour les collections, des pages thématiques, des listes. J’en ai fais une pour les livres à lire ou que j’aimerais lire, les films à voir, les idées de cadeaux pour les amis et la famille. Et aussi une double page sur tous les accès Internet que j’ai appelé pense-bête : un seul emplacement avec tous les identifiants et mots de passe (plus ou moins masqués) pour accéder à tous les services clients, sites Internet,etc. Je l’avais déjà sur l’ordi mais je trouvais fastidieux d’ouvrir ce doc. Et parfois j’en avais besoin mais depuis un autre ordi. Le système papier est bien plus simple et accessible !
Pour prendre du recul
Les collections permettent de centraliser toutes les idées, les envies. Et surtout, ces listes agissent comme un boosteur. Les films par exemple : j’en ai noté six depuis le début de l’année mais ne suis allé en voir aucun ! Excepté un, non noté car choisi et vu avec les enfants… Or, cette année, j’ai vraiment envie de retourner au cinéma (sans les enfants). Cette page est comme un rappel pour m’y tenir ! Il est possible d’en faire sur de nombreuses thématiques à adapter selon vos goûts : voyages, projets créatifs, liste de souhaits, bonnes résolutions… Les consulter de temps en temps permet de réaliser que l’on avance, que l’on concrétise des projets, des idées. En prendre conscience reste toujours positif et donne encore plus d’avancer. À l’inverse, s’apercevoir que rien n’est coché peut faire l’effet d’un détonateur. Créer une impulsion qui aide à se lancer.
presque une thérapie ?
Le bullet journal peut contenir également des trackers ou suivis en Français. Sous forme de tableau, de diagramme ou autre forme géométrique, ils permettent de noter et établir un suivi d’un aspect de la vie : activité sportive, régime alimentaire, sommeil, rituel beauté, ménage, etc… Toutes les routines de la vie que vous souhaitez suivre de près pour avoir une réel retour. On ne va pas se mentir, on a tous tendance à se voiler la face entre la réalité et notre perception. Ces trackers, cochés ou remplis régulièrement à l’instant T offrent une vue d’ensemble sur la réalité. Et de rectifier le tir, si besoin !
J’en ai fait sur mes humeurs quotidiennes avec le calendrier lunaire en face. Cela me permet d’analyser si la lune a réellement un impact sur mon humeur. Et en cas de déprime, je réalise que tous les jours ne sont pas désespérants ! J’en ai fait un également pour les dépenses. Depuis 3 mois, j’analyse ainsi ce qui me coûte le plus et comment je pourrais faire des économies. Pour l’instant, mes trackers s’arrêtent-là. Je préfère me voiler la face sur tous les autres aspects de ma vie (j’en ai commencé un pour les cigarettes dans le but de réduire mais le total m’a plus effrayée que motivée…).
Le bullet journal prend du temps
Oui et non. Oui car je passe deux soirées par mois à réaliser les plannings mensuels et hebdo du mois suivants. Tous les dimanches, je fais un point des missions remplies et je remporte celles qui ne l’ont pas été. Tous les jours, j’y note de nouvelles tâches et je mets à jour mes trackers. Mais ce temps n’est pas perdu car, comme je l’expliquais, les heures consacrées à mon bullet journal me font du bien. Des heures où je fais le vide dans ma tête, cela n’a pas de prix. Et ce système d’organisation me permet en outre de gagner du temps ! Depuis 3 mois, je me sens bien plus organisée et donc moins stressée. Ma charge mentale a trouvé un soutien ! Surtout que j’ai passé un stade. J’ai lâché le crayon à papier pour écrire directement mes plannings, titres, missions au stylo. Mon bullet journal ne sera jamais une œuvre d’art ni parfait. Mais il me plait comme il est. Évolutif, coloré, fouilli… Il me ressemble !