Bienséance 2.0

Ou la disparition de la politesse dans les relations numériques

Oui, cela fait de nombreuses semaines que je ne me suis pas manifestée ici. Et je reviens avec un billet d’humeur à propos de la bienséances 2.0. Soit des usages en communication numérique. On ne se refait pas…

Tous les jours et depuis de nombreuses années maintenant, je suis étonnée et – légèrement – agacée par la disparition croissante de formules de civilité dans les échanges numériques. Disparition proportionnelle à l’augmentation des possibilités d’échanges numériques…

Tout a commencé avec l’apparition des courriers électroniques et des téléphones portables. Avant, lorsque vous contactiez quelqu’un, la conversation démarrait automatiquement par le salut. Au choix, bonjour, salut, hello. Puis peu à peu, la facilité et la rapidité des conversations a engendré la disparition de ces formules. Les gens communiquent désormais sans se saluer. Alors même qu’ils ne se sont pas vus ou parlés depuis des jours, des semaines ou des mois…

politesse 2.0

Pendant des années, j’ai observé ce phénomène se développer. Désormais, le manque de savoir-vivre se généralise dans la sphère professionnelle. Je reçois tous les jours des mails, des messages de personnes qui démarrent par le sujet de l’échange sans se donner la peine de saluer. Les grands gagnants ? Ceux qui communiquent sans formule de politesse… ni même un message ! Des artistes, qui par exemple souhaitent être programmés à la radio, envoient un lien d’écoute de leur musique sans dire bonjour, se présenter ou expliquer pourquoi ils nous contactent. J’imagine que nous sommes censés deviner. Mais je suis un peu bête alors je ne réponds pas…

Il y a aussi les patrons d’établissements qui organisent des concerts et souhaiteraient voir leurs événements relayer dans l’agenda de la radio. Dans ce cas, nous avons le droit au visuel du concert sans un mot. Je ne réponds pas non plus. Ou parfois je réponds « Bonjour ».

La civilité, une marque de respect ?

J’ai beau essayer de comprendre ou d’expliquer ce type de comportement, je ne trouve pas de raisons acceptables. Certains proches m’ont expliqué que dans le cadre de rapports numériques réguliers, les mails, messages envoyés pendant plusieurs jours ou semaines forment une même conversation qui dispense de salut. Sauf qu’entre chaque message, la nuit est tombée et le jour s’est levé. Et dans l’usage, ce nouveau jour implique un bonjour… Lorsque l’on retrouve ses collègues de travail tous les jours, on leur dit bonjour quotidiennement ! On ne se contente pas de le faire le lundi… De la même manière, dans toutes les correspondances épistolaires au long cours, vous remarquerez que les correspondants ne manquent jamais de s’adresser des marques de civilités…

En cherchant la définition de Saluer dans le dictionnaire, j’ai trouvé chez Larousse : « Donner à quelqu’un une marque extérieure de civilité, de respect, quand on se trouve en sa présence ou quand on le quitte ». Une définition qui lie donc le salut à une présence physique. Implicitement, certains ont donc acquis qu’un échange numérique n’implique pas de salut. Et j’en déduis que le numérique se dispense de civilité et de respect… Dans ce cas, je me sens légitime à ne pas pas répondre puisque la notion de respect n’est plus d’actualité ! Le premier geste d’une interaction sociale n’a pas eu lieu, je me sens libre d’y couper court.

Communication plus rapide mais de piètre qualité

Lorsque je me suis permise de seulement répondre « Bonjour » à certains, les réactions sont plurielles. Si la plupart s’excuse et me saluent en retour, certains semblent froissés de ma réponse laconique. Et se justifient par la même explication : ils sont débordés et font « au plus vite ». Je trouve cette raison un peu facile. J’ai des journées professionnelles également bien remplies. J’écris entre 50 et 100 messages, mails, courriers chaque jour et j’arrive à prendre le temps de saluer mes interlocuteurs. Et même de leur souhaiter une bonne journée avant de signer ! Ne pas sacrifier les formules de politesse dans la communication numérique est tout à fait réalisable. Sans être un super-héros.

Je pense surtout que cette excuse représente l’un des symptômes des effets néfastes du tout-numérique. Cette possibilité d’immédiateté, de rapidité à l’échelle de la planète engendre une baisse de considération et de réflexion. Les messages sont écrits aussi rapidement qu’ils s’envoient, sans prendre le temps de penser à leur teneur, à la formulation et à accorder une certaine considération au destinataire. C’est un contre-pied extrême – certes – mais avant d’envoyer une lettre ou un télégramme, l’envoyeur réfléchissait et s’appliquait pour écrire. Car l’envoi nécessitait du temps et des moyens. Cette action n’était pas anodine. D’un point de vue technologique, les messages numériques facilitent la communication. D’un point de vue sociale, ils nous font régresser…

Nouveau monde, nouvelles règles ?

Les règles de politesse et courtoisie édictées dans le vrai monde ne seraient plus applicables dans le monde numérique ? Certains ont pensé que la différence de moyens nécessitait un nouveau code des usages de conduite et politesse. Le premier document de Netiquette – contraction de Net, éthique et étiquette – a été publié (en ligne) en 1994. Une charte de bonne conduite qui, exceptées quelques explications techniques, énonce des banalités et des évidences qui résumées signifient : ne faites pas sur Internet ce que vous ne feriez pas dans la vraie vie. Ne vous abstenez pas, donc, de dire bonjour !

Même si 1994 semble être l’âge des dinosaures avec l’évolution et la généralisation fulgurante des moyens de communication, ce bon sens rappelé dans la Netiquette me semble toujours d’actualité. Mais je suis encore plus vieille que cette charte. Et il s’avère que la conduite numérique évolue tout comme les manques de repères. Pour pallier ces absences, des logiciels, des robots sont désormais développés pour vous assister dans vos échanges et leur formulation… Une sorte d’assistant aux bonnes manières. Finalement, le monde numérique n’invente rien. Cicéron a écrit les règles de civilité à l’intention de son fils dans un Traité de devoirs en -45 av. J.C.

La sélection digitale

Ce manque de savoir-vivre numérique a le mérite de me faire gagner du temps dans mon travail. Sollicitée par de nombreuses demandes, j’ai choisi de privilégier les interlocuteurs courtois au détriment des « pressés mal polis ». On apprend aux enfants que l’on obtient rien sans formule de politesse. J’élargis aux adultes. Après la sélection naturelle, est née l’ère de la sélection digitale. Et naïve que je suis, j’imagine que si tout le monde réagit de la sorte, les malotrus devront revoir leur mode de communication pour obtenir réponse !

“La politesse coûte peu et achète tout.”

Michel de Montaigne

Écrire sur ce sujet aujourd’hui représente d’abord une forme d’exutoire. Je me sentirais peut-être moins agacée lors des prochains messages après m’être confiée à propos de cette contrariété. L’effet secondaire indirect : je sais que vous n’oublierez pas de me saluer ! J’ai déjà eu cette conversation avec des amis. Lorsqu’ils leur arrivent de m’écrire dans la précipitation sans me dire bonjour, ils se rattrapent immédiatement avec un second message de salut ! Je ris à chaque fois. Mon obstination à maintenir le bon usage des civilités dans les rapports numériques a des effets 😉

Et si j’utilise par facilité ces modes de communication 2.0 dans ma vie professionnelle et personnelle, j’ai repris la plume, la vraie, pour écrire des lettres à certains de mes proches. Du beau papier, des lettres manuscrites bien formées, des formules de politesse, du temps de réflexion pour écrire sa pensée et des mots d’affection. Face à la masse de messages quotidiens que nous échangeons, recevoir du courrier dans une vraie boîte aux lettres et prendre le temps de se poser pour l’écrire et le lire… Régression ou retour du plaisir du soin, de la lenteur, de la considération ?

Nouvelle année

Nouvelle porte ?

Retour sur le blog avant la nouvelle année, yeah ! Un silence numérique de plusieurs mois expliqué – entre autres – par : la publication d’1 magazine, la réalisation de 144 interviews radio, 1 passage en 6ème, 1 en terminale, 1 en seconde année de fac, 1 main cassée, 1 déménagement, 1 petite opération chirurgicale. Bref, la vie est décidément une aventure. Et vous comprendrez, après cette énumération, pourquoi j’ai eu moins le temps de vous la conter…

bullet journal nouvelle année 2022

Cette année 2021 se termine comme les précédentes pour moi. C’est-à-dire sans réfléchir à de bonnes résolutions. Étant de nature pragmatique et réaliste, je n’ai jamais été adepte de ces projections utopistes. En se promettant d’arrêter de fumer, de manger plus sainement, de faire plus de sport ou d’être plus zen, soyons honnêtes… Nous nous mentons. Censées nous motiver pour avancer, devenir une meilleure version de nous-mêmes, les bonnes résolutions finissent généralement par nous miner le moral, faute de s’être réalisées…

Les bonnes résolutions « scientifiquement » inutiles

Ne vous méprenez pas : je ne suis pas négative ! Jeune adulte, j’ai été enthousiaste à l’idée de me faire plein de promesses. Rapidement, cet emballement est retombé après quelques bilans de fin d’année plutôt négatifs. J’ai expérimenté. Puis j’ai laissé tomber ! Et la science a confirmé mon auto-analyse. Une étude du psychologue britannique Richard Wiseman menée en 2007 a indiqué que seulement 12 % d’entre nous parviennent à tenir leurs bonnes résolutions. Un score pas vraiment positif confirmé par un sondage réalisé par l’agence d’intérim Qapa en 2019 : 85 % des sondés n’atteignent aucun de leurs objectifs fixés.

Forte de ce constat, j’ai donc arrêté de me plier à cette tradition. Ainsi, je ne me promets rien. Et je ne suis pas déçue. Inutile également de faire le point en fin d’année sur les promesses tenues le 1er janvier. Malgré tout, je ressens chaque fin d’année comme un changement d’atmosphère. Une sorte de possible renouveau plane. Le sentiment qu’une page se tourne et qu’une nouvelle peut être écrite…

Le calendrier dicte le renouveau

Le calendrier, système de division du temps, est lié aux rythmes de la lune et du soleil. Notre calendrier actuel, le grégorien – car promulgué par le Pape Grégoire VIII en 1582 – a été inventé par les hommes pour se repérer. Et fortement influencé par la religion. Le mois de janvier par exemple doit son nom au dieu Janus. Dieu romain aux deux visages, un dans chaque direction à surveiller : dedans et dehors, devant et derrière, le passé et l’avenir.

« Dieu des commencements et des passages, Janus protège tout ce qui a un rapport concret ou symbolique avec la porte (janua en latin) : les entrées et les sorties, les départs comme les retours. (…) Toujours nommé le premier dans les prières et cérémonies religieuses, il est le dieu du matin (Matutinus Pater), du premier jour de chaque mois et surtout celui qui ouvre la porte de l’année, d’où le nom de son mois, januarius (janvier en latin). »

éduscol | Ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports – Direction générale de l’enseignement scolaire

Nouvelle année = nouvelle porte

Je ne suis pas croyante et je n’ai pas suivi d’éducation religieuse. Pourtant, je ressens ce sentiment d’ouverture, de possibilités qui accompagne le mois de janvier. Alors que les ventes de substituts nicotiniques explosent en janvier, je vais indéniablement continuer de fumer en 2022 (je sais c’est mal). Tout comme les abonnements en salles de sports se multiplient en début d’année, je confirme qu’il y a une très faible probabilité que je me mette à faire du sport. Pas de fausses promesses donc. Pourtant, je me place dans certaines dispositions. Je clôture les comptes comme ma vie. Je range mon bureau, des placards. J’archive les souvenirs. Les mauvaises expériences s’évaporent. Je m’extirpe de la dynamique de l’année passée. Et la perspective d’ouvrir cette nouvelle porte m’allège le corps et l’esprit. Je me réjouis de cette impression de nouveauté, d’éventualité. Comme une nouvelle respiration. Alors j’inspire. Et je vous souhaite une excellente nouvelle année.

Petite philosophie de la marche humide

Élaborée selon les principes de vie du poilu

Tous les jours je me promène en pleine nature avec le poilu. Forêt ou plage, quel que soit le temps, nous partons en vadrouille nous dégourdir les pattes. Si le plaisir est indéniable lorsque notre escapade se déroule sous un ciel bleu ensoleillé, il apparait moins évident par jour de pluie. Or, cet automne-hiver, le nombre de jours de pluie a été assez conséquent dans les Landes. J’ai donc fini par développer une « petite » (soyons modeste) philosophie de la marche humide. Réflexion critique élaborée en m’inspirant des principes de vie du poilu.

Petite philosophie de la marche humide élaborée selon les principes de vie du chien
La pluie ? Quelle pluie ?

Où est le plaisir ?

Parfois, je me réjouis de cette promenade sous la pluie. Je m’imagine comme une aventurière ou une maîtresse de chien exemplaire. Je chausse ma parka et mes bottes et en avant pour l’aventure ! Mais ça c’est parfois… La plupart du temps, je regarde la pluie tomber par la fenêtre, puis le chien qui trépigne, puis je soupire devant la mission qui m’attend…

Pourtant, à chaque marche humide, j’ai éprouvé du plaisir. D’abord, parce que le poilu me transmet son plaisir. Il bondit de joie, s’éclate dans les flaques, dans les fougères, renifle, court, va chercher les bâtons et les pommes de pin que je lui jette. Comme s’il ne s’était même pas rendu compte qu’il pleuvait. La météo pour lui est un détail. L’essentiel est de se dépenser, découvrir, respirer. Et le voir en profiter me rend heureuse. Même sous la pluie. L’autre source de plaisir de la marche sous une pluie battante, c’est profiter des bienfaits de la marche tout simplement. Travail des muscles et du cœur, exercice méditatif, aération pulmonaire et spirituelle. Les bénéfices sont démontrés depuis des années dans de nombreuses études scientifiques. Je l’expérimente tous les jours. Cette routine est devenue indispensable à mon bien-être.

 » À quoi bon emprunter sans cesse le même vieux sentier ? Vous devez tracer des sentiers vers l’inconnu. Si je ne suis pas moi, qui le sera ? La marche est une lecture du lieu qui prélude à la compréhension inépuisable de Soi. « 

Henry David Thoreau – De la marche (1862)

Le poilu, source d’inspiration

Pour continuer à prendre du plaisir sous la pluie mais en m’épargnant les soupirs a priori, j’ai observé le poilu. Puis j’ai réfléchi et développé une « petite » philosophie de la marche humide. Premièrement – et contrairement à une promenade estivale -, je n’ai jamais trop chaud lors d’une marche pluvieuse. Je suis frileuse donc je me couvre bien. Et l’action me réchauffe. Je n’ai ni trop chaud ni trop froid. Mieux encore, l’ambiance extérieure fraîche et humide me fait prendre conscience de ma température intérieure bien confortable. Après quelques minutes de marche, je savoure la fraicheur extérieure qui tempère ma température corporelle en hausse. Comme le poilu, protégé par ses poils et bien plus à l’aise en hiver qu’en été. L’assimilation s’arrête là, je ne vais pas m’abreuver et me tremper dans les flaques.

Les bottes accessoires indispensables de la marche humide.
Les jours de pluie, inutile de perdre du temps à choisir quelle paire de chaussures enfiler. Une logistique simplifiée.

La solitude de la marche

La pluie présente l’autre avantage d’effrayer les promeneurs du dimanche. Avec le poilu, il faut l’avouer, nous préférons ne pas trop partager la nature. Lorsque l’on rencontre humains et chiens, nous ne manquons pas de saluer nos congénères évidemment. Parfois même, échangeons avec plaisir des réflexions canines ou météorologiques. Mais notre escapade en pleine nature prend toute sa dimension en pleine solitude, sans interférences du monde extérieur. Et il est indéniable que les jours de pluie sont les plus solitaires. Nous savons l’apprécier.

La pluie, musique méditative

Marcher tous les jours dans la nature représente une pause dans ma vie professionnelle et personnelle très dense. Pourtant, j’ai constaté que par beau temps, j’ai tendance à ne pas me concentrer sur le présent et perdre ainsi les bienfaits de la promenade. Mes pas suivent mécaniquement le sentier et j’oublie d’admirer l’environnement car mon cerveau est préoccupé par la liste des missions de la journée… Ce genre de choses ne peut pas arriver pendant les balades humides.

Mon esprit est monopolisé par les gouttes qui coulent sur mes lunettes et perturbent ma vue. Je reste concentrée sur le sol pour ne pas glisser ou marcher dans une flaque trop profonde. Lorsque le sentier est complètement inondé, je dois dévier mon chemin. Puis éviter les ronces ou les racines. Isolée du bruit par ma capuche, je dois penser à me retourner ou regarder loin pour voir si le poilu suit. Et ajuster ma cadence à la sienne. Cet ancrage dans le présent développe mes sens. Je sens les odeurs d’humus révélées par la pluie. L’air frais sur mes joues. Le bruit des gouttes sur ma capuche. Quand il pleut, je suis dans la nature sous la pluie et seulement ça. Ces balades représentent une vraie pause, une évasion totale. Elles sont donc bienfaitrices, réparatrices.

La forêt des Landes tranquille et apaisante les jours de pluie.

Happy End

Je mets aussi en pratique la théorie de la relativité. Je marche sous la pluie certes. Mais j’ai la chance de pouvoir marcher tous les jours en pleine nature ! Cerise sur le gâteau : lorsque je rentre, je me sèche, je me prépare une boisson chaude. Je prends conscience du plaisir d’être à l’abri, installée confortablement au chaud. Beaucoup plus que si je n’étais pas sortie. Cette constatation rejoint ma réflexion sur le plaisir de la frustration. Comment savourer la chaleur d’un cocon si vous ne vous en échapper jamais ? En regardant le chien ronfler sur le canapé au coin du feu, je réalise que je dois tout simplement faire comme lui. Me poser moins de questions. Ne pas avoir trop d’attentes. Profiter de la nature tous les jours. Et ne pas laisser des détails météorologiques diminuer mon plaisir ou mes envies. Vivre vraiment au rythme de la nature. Et avec elle, dans sa globalité. Adopter définitivement la « petite » philosophie de la marche humide.

Le repos bien mérité du poilu après une marche humide.

Écrire trois pages par jour

La Clef du bonheur ?

Depuis le mercredi 13 mai, je tiens un journal intime. Je le faisais pendant mon enfance et adolescence puis j’ai abandonné cette routine devenue adulte. J’écrivais pour mon travail, cela me suffisait. Reprendre cette narration personnelle pendant le confinement a produit sur moi un effet apaisant et anti-stress incroyable. Lorsque je l’ai arrêté le 11 mai, j’étais partagée entre le soulagement de ne plus avoir à écrire tous les jours et la tristesse de ne plus écrire tous les jours. Sentiment ambivalent qui résume bien mes perpétuels tourments !

Journal intime écrit à la main, la méthode des 3 pages

Journal intime

J’ai lancé ce blog il y a quelques années pour assouvir ce besoin d’écriture. Sans m’imposer de pression quant à la fréquence des posts. L’idée était de me faire plaisir et non d’ajouter une obligation de plus à ma longue liste de missions professionnelles et maternelles. Pendant le confinement, j’ai accéléré la cadence avec ce format de journal. J’en avais le temps et l’envie. Mais tenir le rythme a été parfois compliqué.

J’ai pourtant éprouvé un manque en l’arrêtant. Puis j’ai découvert la « méthode des 3 pages » recommandée par Julia Cameron dans son ouvrage Libérez votre créativité. Je n’ai pas lu ce livre et je n’en ai pas l’intention, je ne suis pas fan des guides de développement personnel. Les explications de Caroles Advices sur son site Psychotropes m’ont suffit.

La méthode des 3 pages

Dans son livre, Julia Cameron donne des outils pour aider les artistes à libérer ce qu’ils ont au fond d’eux. Je ne suis pas une artiste mais j’ai beaucoup de choses à libérer ! Parmi ces outils, l’auteur recommande chaque matin d’écrire 3 pages de journal :

  • Dès le réveil, comme une gymnastique matinale.
  • Écrites à la main. Ce format d’écriture permet de décrocher de l’informatique, de la possibilité d’effacer, de copier-coller. Cela induit aussi une écriture plus lente qui permet la réflexion avant l’action. Et la formation des lettres – comme le dessin ou toute activité manuelle – a un effet apaisant. Cette forme d’écriture autorise l’erreur, la personnalité. Il ne faut pas se soucier d’une belle écriture et ne pas avoir peur de rayer. Ces pages représentent comme un brouillon de votre vie qui permet de la mettre au propre !
  • Écrire tous les jours. Cette tâche sur une suite de jours représente une chaîne et c’est cette chaîne qui produit des effets dans le temps. Un rendez-vous quotidien auquel se raccrocher.
  • Ne pas relire ses notes avant 2 mois. Ce délai permet de prendre du recul par rapport à ces pensées. Et d’éviter les analyses ou jugements hâtifs.
Journal intime quotidien 3 pages par jour

Raconter sa vie

L’idée des 3 pages est d’écrire tout ce qui nous passe par la tête, sa vie, ses humeurs, ses colères, ses tristesses, ses doutes, ses envies, ses projets. Les poser sur le papier permet de clarifier ses pensées, les organiser, retrouver le sens des priorités avant d’attaquer la journée. Les extérioriser permet aussi de ne pas les ruminer et détourne la négativité. Comme lorsque vous écrivez un courrier de réclamation. Vous n’obtiendrez pas forcément gain de cause mais poser sa rancœur ou sa colère sur le papier fait déjà du bien.

Un jardin secret

Ces pages sont privées, personne ne les lira. On peut donc y livrer ses pensées ou sentiments les plus sombres. À l’inverse du blog où l’existence de lecteurs produit un effet de censure. En écrivant mon journal du confinement, je gardais une réserve par rapport à ma vie privée en privilégiant les sentiments positifs par pudeur. Le journal intime est un lieu sûr, parfait pour évacuer sans crainte de jugement. Cette sécurité représente une libération réjouissante. Un refuge rassurant où il est possible d’être soi-même sans filtre ni faux-semblant, sans peur ni peur ou culpabilité. Sans calcul, sans maîtrise.

Routine indispensable

Après plusieurs semaines de pratique, je suis convaincue par cette gymnastique matinale. Beaucoup plus que celle qui implique l’utilisation de mes petits muscles… La période qui a suivi le confinement a été relativement difficile d’un point de vue professionnel, financier, logistique et familial. Écrire ces 3 pages a vraiment représenté un soutien, un exutoire. Attraper mon carnet et stylo tous les matins m’a aidé à tenir le coup. Je me sens plus sereine après avoir écrit. Et la perspective de pouvoir le faire tous les matins m’a aidée à surmonter des situations difficiles ou angoissantes.

Je m’autorise parfois à n’écrire qu’une ou deux pages par manque de temps. Je ne veux pas ajouter une nouvelle obligation culpabilisante à ma charge mentale. Mais c’est arrivé rarement. Une seule fois, je n’ai pas écrit dans mon journal et la journée a été terrible.

Bavardage ou silence

Souvent, je suis prolixe, à écrire à toute vitesse, comme une urgence à vider mon sac. Dans ce cas, les 3 pages me prennent 15 minutes. D’autres fois, je suis plus oisive, plus taiseuse, à réfléchir quoi écrire. Finalement ce temps de latence réorganisent mes pensées, me permettent d’y voir plus clair et l’écriture suit. Dans ces moments, j’aime prendre le temps de bien former mes lettres. Comme les lignes d’écriture en primaire qui focalise l’esprit sur la tâche et vous procurent un sentiment de bien-être lorsque vous admirez le résultat. En moyenne, ma confession écrite quotidienne dure une vingtaine de minutes.

Un rituel rassurant

Certains écrivent leurs 3 pages sur des feuilles A4 volantes. J’ai évidemment choisi de le faire dans un carnet. J’avais en réserve plusieurs carnets encore neufs. Quel plaisir d’en dédier un à ce nouvel exercice. Après le bullet journal, mes carnets de notes professionnels, j’ai trouvé une nouvelle fonctionnalité à tous ces beaux cahiers que j’ai tant de plaisir à acheter. J’écris dans mon journal avec un stylo plume offert récemment par mes parents. Un beau carnet, un beau stylo, l’encre qui coule sur le papier… Tenir ce journal est devenu une cérémonie, un rituel rassurant.

Journal intime, bullet journal et carnet de notes.

Espace de liberté

J’ai réussi à réaliser que ces pages n’auraient jamais aucun objectif littéraire. Je ne me soucie pas du style. Aucun intérêt créatif non plus. Je m’autorise une écriture illisible ou mal formée, les ratures. Je ne suis même pas certaine qu’elles ont une vertu psychanalytique. Peu importe les répétitions ou les bêtises. Voilà enfin un endroit dans la vie où je peux agir librement, sans contraintes, sans calcul, sans soucis de maîtrise. Et c’est un grand plaisir.

Je n’ai pas encore relu mes pages car le délai d’attente de 2 mois s’achève le 13 juillet pour mes premiers écrits. Dans quelques jours, je sens que je vais rire ou prendre conscience de certaines choses. Dans tous les cas, je me sentirai mieux.

Pourquoi je boycotte Amazon

Et quelles alternatives j’utilise !

À quelques jours de Noël, j’avais envie de rappeler pourquoi je boycotte les achats en ligne sur Amazon. Les raisons me semblent tellement évidentes que j’imagine gentiment que je ne suis pas la seule à exercer mon pourvoir de consommateur. Sauf que je croise encore beaucoup de personnes dans la vraie vie qui me racontent sans complexe leurs achats sur ce site… par facilité.

Dans la vie numérique, c’est encore pire ! Les influenceurs / influenceuses achètent sur Amazon et offrent à la plateforme une publicité gratuite en détaillant leurs achats sur Instagram… Ce matin encore, une jeune femme bordelaise suivie par 75 000 personnes sur son compte dédié au Bullet Journal a conseillé de passer par le fameux site pour acheter carnets et stylos… Puis il y a cette immense campagne de pub du site actuellement diffusée sur les écrans qui me hérisse le poil. La consommation, le moyen d’accéder au bonheur… Vraiment ? Enfin une étude vient de démontrer que suite aux manifestations des gilets jaunes, de nombreuses personnes comptent réaliser leurs achats de Noël en ligne cette année… Et je me dis qu’Amazon va bénéficier des effets de cette crise. Alors je sais que je ne vais pas changer la face du monde. Mais si ce billet a le mérite de convaincre quelques personnes…

Amazon, une librairie ?

Ayant eu le plaisir d’exercer le beau métier de libraire, j’ai assez subi la concurrence déloyale du géant de la vente en ligne. Une excellente raison pour ne pas l’utiliser, y compris pour les achats autres que des livres. Concurrence déloyale ? Le prix du livre est unique en France suite à la loi Lang : c’est l’éditeur qui fixe le prix du livre. Le revendeur a une marge de manœuvre de 5 % sur ce tarif. Appliqué sur chaque livre pour les supermarchés de livres en général. Et cumulés via une carte de fidélité pour les libraires.  Amazon ne vend donc pas les livres moins chers qu’une librairie indépendante. Pourtant, depuis des années, le site a proposé la gratuité des frais de port. Et donc appliqué une remise détournée…

Amazon ne remplacera jamais une librairie indépendante
Photo glanée sur le net (je n’en ai plus !) de la librairie créée et gérée avec un associé en Charente-Maritime.

Monopole, exploitation et contournement des lois…

Le géant du commerce en ligne ne s’arrête pas là… De nombreuses enquêtes et reportages ont dénoncé les conditions de travail dans les entrepôts du site : cadences infernales, pression, salaires minimum. Maestro de l’optimisation fiscale, Amazon ne paye pas d’impôts en France comme dans d’autres pays du monde. Il ne participe pas non plus au financement d’infrastructures (comme les routes) qu’ils utilisent abondamment. Son service juridique (sûrement mieux rémunéré que le reste des « petits employés ») lui permet en outre de détourner ou contourner de nombreuses lois anti-trust.

À cette liste de reproches, faut-il vraiment que j’ajoute la collecte et l’analyse de vos données personnelles à chaque achat ou recherche ? Amazon nous prend tout mais ne donne rien. Si vous pensez que j’exagère ou que j’avance des accusations sans preuve, je vous invite à regarder le dernier documentaire en date « L’irrésistible ascension d’Amazon », réalisé par David Carr-Brown et diffusé sur Arte en décembre 2018. C’est assez effarant… Si vous n’êtes toujours pas convaincus, je vous invite aussi à lire Contre Amazon, formidable manifeste de Jorge Carrión, publié aux Éditions Le nouvel Attila.

Les alternatives au libéralisme

Pour les livres
En allant chez un libraire indépendant tout simplement ! Qui connait son métier, anime le territoire avec des rencontres, des lectures, propose des maisons d’éditions indépendantes et des ouvrages de fond. Bref, un vrai acteur et amoureux du livre. Et non un entrepôt animé par le seul profit…

Si vous n’en avez pas près de chez vous ou préférez les achats en ligne, il existe le site Librairiesindépendantes.com, portail de 700 librairies indépendantes en France pour la vente en ligne. Les libraires indépendants se sont également regroupés en région et proposent des sites avec moteur de recherche et géolocalisation pour réserver un livre chez le librairie le plus proche. Le site ActuaLitté récence tous ces portails dans un article.

Pour les produits high tech
J’achète tout chez LDLC, site français basé à Lyon qui vend à prix compétitifs et paye ses impôts en France.

La papeterie
La plupart du temps, je m’approvisionne à La Karneterie, formidable papeterie à Bayonne (carnets, stylos, papiers à lettres, cartes…). Quand je ne trouve pas un modèle de carnet ou une marque de feutres, de stylo dans le commerce, j’achète directement sur le site de la marque. C’est ce que j’ai fait pour mon bullet journal, un carnet Leuchtturm par exemple.

Pour le reste
Je fouille, je cherche et je trouve des alternatives ! Très souvent, cela me permettre de découvrir une marque ou une boutique plus respectueuse des individus ou de notre environnement. Oui c’est moins simple que 2 clics. À court terme sans doute. À long terme et dans la globalité de notre société, je pense que mon système est plus simple. Plus vertueux. Pour nous et nos enfants. Pour les cadeaux de Noël. Et toute l’année !

Une action efficace ?

Certains diront que mon boycott ne représente qu’une goutte d’eau dans la mer. À l’instar des gestes écolos individuels insignifiants face aux comportements dévastateurs des industriels. Je préfère croire que l’action est préférable à l’immobilisme. Que notre pouvoir de consommateur peut avoir un impact sur les géants du libéralisme. Vous connaissez la légende améridienne du colibri raconté par Pierre Rhabi car à l’origine du nom du mouvement qu’il a confondé ? Je fais ma part de Colibri ! Et vous ?

No Poo & low Poo, nouvelle routine cheveux

Parce que je le veux (vaux bien)

Depuis un an – grâce à l’influence de ma copine Claire -, j’ai adopté une nouvelle routine pour l’entretien de mes cheveux : le no poo et le low poo. Une alternative douce qui consiste à moins et mieux se laver les cheveux. Less is more ! Ma motivation première était esthétique : j’ai demandé à Claire quel était son secret pour avoir de si beaux cheveux. Quand j’ai su qu’elle avait tout simplement diminué la fréquence des lavages et la nature des produits lavants afin de respecter sa nature et la nature, j’ai eu envie d’essayer. Récit de cette nouvelle expérience capillaire.

Copyright : Violette / 8 ans 🙂

Pourquoi mieux se laver les cheveux ?

Comme le nom l’indique, le no poo vient des États-Unis et signifie sans shampoing. Initialement, cette technique consiste à arrêter d’utiliser du shampoing conventionnel pour se laver les cheveux. Afin de préserver l’environnement. Mais aussi de ne pas utiliser de produits décapants et nocifs pour soi ! Les adeptes utilisent à la place du vinaigre, du bicarbonate de cidre ou simplement de l’eau. J’ai tenté les 3. Dans les 2 premiers cas, mes cheveux sont devenus secs comme de la paille et pas vraiment propres… Dans le dernier, ils étaient encore sales.

Face à ces échecs cuisants, j’ai essayé le shampoing solide, découvert à la Vrac Mobile, mon épicerie ambulante de produits en vrac. Pour les garçons, le résultat est top, ils ont adopté ce nouveau shampoing. Dans mon cas (cheveux bouclés très secs), cela n’a malheureusement pas fonctionné. Mes cheveux étaient propres mais devenaient crépus. Encore plus secs… Les garçons ont également apprécié le savon solide Aléabulles offert par ma copine Claire (et offert à tous les vacanciers de son surf camp !). Il faudrait que je vois si cette marque locale a un modèle spécial cheveux secs. Si vous avez trouvé un shampoing solide adapté aux cheveux ultra secs, je suis preneuse !

Davines, ma marque chouchou

J’ai donc opté pour une alternative : un shampoing liquide traditionnel mais le plus naturel possible. Quand mes finances le permettent, j’investis les yeux fermés dans ceux de la marque Davines. C’est un entreprise familiale fondée en Italie qui prône une beauté durable à travers de nombreuses actions. En utilisant notamment le maximum d’ingrédients naturels dans leurs produits. Mais en adoptant aussi une charte éthique. Et en soutenant différents projets en faveur de l’environnement pour réduire leur impact. J’ai découvert cette marque au Vestibule, mon salon de coiffure et elle est devenue ma marque fétiche. Mes produits chouchou sont les shampoings et après-shampoings de la gamme Love, adaptés aux cheveux bouclés et donc à tendance sèche. Et ceux de la gamme Nounou pour les cheveux très secs ou abimés. Le must, une huile intitulée sobrement Oil qui fait briller les cheveux, les rend doux et dompte l’effet frisotis. Avec une odeur merveilleuse. Commercialisée dans les 30 €, elle vaut l’investissement car il suffit de 2 ou 3 pressions à chaque utilisation. Un flacon dure 6 mois !

shampoing nounou davines doux pour les cheveux et l'environnement

Et en grande surface ?

Comme je ne peux pas toujours me permettre d’acheter les produits Davines, j’ai réalisé une étude d’étiquettes / composition des shampoings en grande surface. Ceux qui sont indiqués bio ne sont pas forcément les plus naturels, ni les plus efficaces… Et dans ce ratio produits naturels / efficacité, je trouve que les produits Timotei s’en sortent plutôt bien.  Surtout la gamme Pure sans paraben, sans silicone ni colorant. Avec ces shampoings liquides, je consomme malheureusement encore des emballages plastiques. Mais j’ai réussi à diminuer la quantité (seulement deux flacons par an !) grâce à une seconde pratique dans ma routine beauté cheveux…

Pourquoi moins se laver les cheveux ?

Mon changement de routine capillaire ne s’est pas arrêté au type de produit. Je suis aussi devenue une adepte du low poo qui consiste à espacer le rythme de lavage. Se laver les cheveux fréquemment augmente la production de sébum : l’épiderme agressé par les produits lavants se défend en produisant plus de sébum. Les lavages fréquents rendent donc paradoxalement les cheveux plus gras. Mais aussi plus ternes. Et pollue plus l’environnement (forcément !). Il faut donc estomper les lavages d’un jour et être patiente. Le temps que le cuir chevelu s’adapte… Évidemment, le dernier jour avant le shampoing, les cheveux sont plus gras. Mais tenir bon permet de réguler cette fameuse production de sébum et d’espacer au fur et à mesure les lavages.

Auparavant, je faisais un shampoing tous les 3 jours. J’ai commencé à espacer en les lavant tous les 4 jours, puis tous les 5 jours. Depuis plusieurs mois, je les lave une fois par semaine seulement. Dimanche, c’est shampoing ! L’été, avec les baignades dans l’océan, je ne les lave pas systématiquement non plus. Un simple rinçage à l’eau claire permet de se débarrasser du sel. Et le résultat de cette nouvelle habitude est tout simplement incroyable : mes cheveux sont plus doux, plus brillants. Je peux me permettre ce lavage hebdomadaire car mes cheveux sont secs et bouclés. Si vous avez les cheveux raides ou à tendance gras, vous n’êtes pas obligés d’en arriver à cette extrême. Essayez d’espacer de quelques jours seulement. Cela sera toujours mieux qu’un shampoing quotidien ou tous les 2 jours. Pour vous. Pour la planète ! Et pour votre porte-monnaie…

 

J’ai engagé un personal shopper

Et j’ai adoré !

J’ai 44 ans, ma voiture est toujours en panne, je ne suis pas propriétaire, toujours pas de Rolex (sorry Jacques…). Mais j’ai fait appel cette année aux service d’un personnal Shopper ! Et ça c’est la classe ! Le concept ? Une personne fait du shopping à votre place en fonction de votre style vestimentaire et de vos goûts. Et vous recevez cette sélection très personnelle à domicile ! Dis comme ça, cela fait un peu VIP. Mais tout le monde peut le faire aujourd’hui : de nombreux sites proposent ce service en prêt-à-porter. J’ai profité d’une promo pour tenter l’expérience avec le site Lookiero et je n’ai pas été déçue !

josette engange le personnal shopper lookiero

 

Pourquoi se priver du plaisir du shopping ?

Parce que cela n’en est plus un pour moi ! Oui, avant, quand j’avais le temps, j’aimais parcourir les boutiques, repérer, essayer. Mais ça, c’était avant ! Aujourd’hui, je n’ai plus le temps. Et dès que j’en ai, je préfère le passer sur la plage ou en forêt ! En vieillissant, je supporte aussi de moins en moins la foule, le bruit… et les lumières artificielles des boutiques (qui se révèlent sans pitié sur – au choix – mon teint, mes rides, mes bourrelets).

Quant à acheter en ligne, je ne suis pas fan non plus. Je passe beaucoup de temps derrière un écran pour mon boulot, je n’ai pas envie de m’y remettre pour du shopping. Et les rares fois où je le tente, je trouve ça trop long de faire défiler les articles, cliquer dessus, etc. :  » ha bah non, il n’y a plus la taille », « mince j’ai été tellement longue à faire ma commande que certains articles de mon panier ne sont plus dispo… ». Bref, missionner quelqu’un pour le faire à ma place me semblait une bonne idée !

Le principe du personnal shopper

Ou acheteur personnel en Français. Sur le site Lookiero, il suffit de prendre une dizaine de minutes pour s’inscrire, indiquer sa taille et son style vestimentaire. Inutile de faire de long discours : le site vous propose des photos de looks selon les situations (boulot, loisirs, sorties, etc.) et vous cliquez sur l’image qui vous correspond le plus. Vous choisissez si vous souhaitez profiter de ce service tous les mois, tous les 2 mois ou de façon ponctuelle. Très rapide et plutôt ludique. Une fois cette étape passée, il vous suffit d’attendre quelques semaines l’arrivée de votre colis. Le service est payant (10 €). Mais j’ai profité d’une promo qui offrait la souscription.

À l’arrivée du colis, vous essayez les vêtements (cinq à chaque fois) et vous ne gardez que ceux que vous voulez. Les pièces non validées sont simplement à glisser dans une pochette déjà affranchie et à déposer à la poste. Puis il suffit de se connecter sur son compte pour indiquer les pièces conservées. Seulement celles-là seront évidemment facturés. Si vous gardez en au moins une, les 10 € débités à la commande sont déduits de votre achat. Si vous gardez tout, vous bénéficiez de 25 % de remise. Le prix moyen d’un vêtement est de 45 €. Lookiero propose des tailles allant du 34 au 48.

Mon premier colis

lookiero service de personnal shopper testé et approuvé

J’étais super excitée ! Imaginez la scène : vous ouvrez une boîte contenant cinq vêtements qui – peut-être – intègreront votre dressing ! L’effet surprise est vraiment agréable. C’est comme un cadeau ! Sauf que je vous le rappelle, c’est vous qui réglez l’addition… Dans ma boîte, il y avait :

  • Un jean slim gris clair (marque Vila) : en le voyant j’ai été un peu déçue car un jean ce n’est pas super excitant quand même. Et il coûtait 49 €. Sauf qu’une fois essayé, j’ai succombé : super matière, super coupe. Rien à voir avec ceux que j’achète entre 10 et 15 € dans des grandes enseignes… Je garde ! (Et quelques mois après, je n’ai pas regretté, il n’a pas bougé !)

    Jean slim vila acheté via lookiero service de personal shopping en ligne
    Après Josette à la plage, Josette prend la pose…
  • Un pull rouge XXL (marque Nais) : coup de cœur immédiat pour cette teinte vermillon que je n’aurai jamais osé porter, cette coupe confortable (mais sexy avec le col V) et une chouette matière chaude (acrylique et polyamide mais aussi laine et mohair). Je garde ! Lui non plus, il n’a pas bougé et à chaque fois que je l’ai porté on m’a fait des compliments sur lui ou mon teint.
  • Un top vaporeux bleu marine (marque Akoz) : là encore un peu déçue. Je préfère les couleurs vives et dans les teintes neutres, le bleu marine n’est pas ma favorite car je trouve que cela fait très classique. Mais je l’ai essayé et il était à la fois confortable et joli. Une copine m’a dit qu’il m’allait bien donc je l’ai gardé. Je ne le mets pas tous les jours mais il est devenu mon top spécial rendez-vous pro (le message : « je porte du bleu marine, je suis chic, je suis sérieuse »).top akoz validé via lookiero personal shopper par Josette
  • Une jupe en jean (marque Place du jour) : et ben là, franchement déçue, je ne l’ai même pas essayée. Non mais sérieusement, une jupe en jean ! J’en ai déjà trois… Elle était jolie mais c’est une pièce basique dont je n’ai plus besoin.
  • Une veste blazer (marque Only) : le genre de pièce que je ne porte pas. Trop chic… C’est dommage car la très belle coupe bien cintrée combinée à la matière jersey (genre sweat-shirt) et donc confortable aurait pu me faire passer dans le clan des vestes. Mais l’imprimé marinière bleu marine, c’était trop d’un coup !

Dans la box se trouvait également une note avec des conseils et un montage de photos montrant des exemples de looks, de combinaisons. Plutôt cool pour de nouvelles idées d’associations.

L’addition du personnal shopper

Le total de la box revenait à presque 200 €. Moins les 25 %, l’addition fait donc 150 € pour 1 pull, un top, une veste et 2 bas. Les prix sont raisonnables, surtout pour la qualité des produits. J’ai donc craqué pour 3 pièces sur 5. Pas de réduction de 25% car je ne prends pas tout. Cela m’a coûté environ 120 €. Pour le retour, glisser les 2 articles rejetés dans l’emballage étiqueté et déposer ce colis à la poste m’a pris quelques minutes. Puis je me suis connectée sur le site pour indiquer mon choix en cliquant tout simplement sur les produits que je conservais. Il est possible d’expliquer très rapidement pourquoi on ne garde pas les autres. Et vous êtes ensuite débité de la somme correspondante aux articles conservés. Service simple et efficace !

À réception de la box, vous avez 5 jours pour essayer, garder, renvoyer, indiquer votre choix. Pensez-y au moment de la commande en sélectionnant une date de réception où vous serez disponible. Et lorsque vous recevez le mail qui vous informe que votre box est en route, pensez à inviter une copine. Pour avoir des conseils comme une séance shopping… mais à la maison !

Et mon impact sur l’environnement dans tout ça ?

Acheter via évite un aller-retour dans un centre commercial (pour le retour à la poste, j’ai profité d’un trajet à l’école, juste à côté). J’ai été agréablement surprise par l’emballage des vêtements : la boite est en carton et pas de suremballage plastique pour chaque pièce. C’est certain que les vêtements sont neufs donc ma démarche n’est pas parfaite pour contrer la sur-consommation. Mais ce service est adapté à mon style de vie qui pour l’instant ne me laisse pas assez de temps pour chiner des fringues d’occasion sur Vinted par exemple (mais j’y pense).

Les vêtements provenaient de marques que je ne connaissais pas mais de très bonne qualité. Des pièces qui n’ont pas bougé après plusieurs lavages et que je vais conserver plusieurs années. Je ne risque pas donc de les remplacer après une saison. Je consomme moins ! Évidemment, rien n’est fabriqué en France à ce prix-là. J’aimerai le faire mais pour l’instant, je n’ai pas les moyens.

Le bilan du service Personal Shopper

J’ai tenté cette expérience au début du printemps. Et j’ai vraiment apprécié. Pour renouveler ma garde-robe sans perdre de temps à faire les magasins ou surfer sur le net pendant des heures. L’effet surprise est vraiment agréable (ça me sort de mon train-train de ménagère de moins de 50 ans !). Et sur les 3 vêtements conservés, il y en a 2 que je n’aurai pas regarder ou essayer en magasin. Parce que ce n’est pas mon style ou ma couleur. Ce système de shopping permet donc aussi de sortir de sa zone de confort. D’adopter un autre style.

Le tarifs des vêtements ne me permet pas de le faire tous les mois mais j’avais vraiment envie de retenter. Je m’étais fixé la fréquence de deux fois par an. Je viens donc de craquer à nouveau pour la rentrée… Ma prochaine boîte surprise arrive mi-octobre ! Si l’expérience vous tente, voilà un code à utiliser pour bénéficier de 10 % de remise : LKELISEN5WY. Si vous essayez, racontez- moi !

Comment le Bullet Journal…

… a changé ma vie !

Depuis décembre 2017, je suis devenue une pratiquante du bullet journal. Nouvelle lubie, proche d’une religion (mais sans dommages collatéraux) qui a changé ma vie ! Inventé il y a quelques années par le designer newyorkais Ryder Caroll, le bullet journal est un carnet personnalisé, à la fois calendrier, agenda et journal. Un système pour organiser sa vie pro, perso, familiale au quotidien mais aussi mensuellement et sur une année. Je vous ai déjà confié ma manie des carnets et des listes. Naturellement, j’étais tentée par l’expérience du bujo (contraction de bullet et journal).

bullet journal, agenda, planner, journal

Le complexe du Bujo

J’utilise depuis des années un agenda « papier ». Dans lequel j’inscris mes rendez-vous mais également des listes de choses à faire. En vrac. Cette méthode ne me convenait pas : en 2017, j’ai oublié des rendez-vous, de déclarer mes impôts et… l’anniversaire de ma maman (pardon). Réaliser mon propre agenda avec des emplacements dédiés pour toutes mes missions (pro et perso) semblait représenter une bonne solution. Mais les exemples que je découvrais sur le Net ou sur Instagram m’intimidaient. Riches en dessins et graphismes, ils ressemblaient à des œuvres d’art. J’adore les cahiers et l’écriture mais je suis nulle en dessin. Et sans me lancer dans le dessin, je ne voyais pas comment ajouter l’élaboration d’un bullet journal dans mon planning déjà bien rempli ! J’avais aussi remarqué que la plupart des adeptes (sur Instagram) semblaient avoir le temps de réaliser ces merveilles car étaient jeunes et étudiantes. Je pensais avoir passé l’âge.

En plein complexe d’infériorité, je restais donc spectatrice. Jusqu’à ce que la même semaine, je tombe sur le blog de Caro de la papet’ et qu’une amie (merci Marine !) m’envoie un carnet avec Bullet Journal écrit sur la couverture. C’était un signe ! Dans son article intitulé Commencer un Bullet Journal, Caro de la papet explique très clairement tous les termes du bullet journal (planner, collections, trackers, clefs) et détaille pas à pas comment se lancer dans l’élaboration de son premier bujo. Je venais de trouver mon gourou. Je me suis lancée !

Bullet journal, stylos, feutres, fournitures de Josette
Avec ma manie des feutres et des stylos, j’avais tout ce qu’il fallait pour démarrer mon premier bullet journal !

Se lancer dans la réalisation du Bujo

Avant de tracer le premier trait dans mon beau carnet, j’ai lu attentivement l’article. J’ai également consulté les autres blogs de bullet journal recommandés par la jeune femme. J’ai parcouru les comptes Instagram correspondants : minimal.plan, planwithady, greenishplanning, soho.hana, flyingpaperwords et évidemment caro_de_la_papet. Pour être tout à fait honnête, les blogs consacrés à ce sujet ont représenté plus qu’un guide. N’étant pas du tout créative, j’ai complètement recopié les modèles de planning annuel, mensuels et hebdo proposés ! Idem pour les autres pages de mon bujo, je m’inspire très largement des adeptes talentueuses. Pour la construction et l’organisation des pages. Pour la déco, je n’essaye même pas !

Les premières pages du Bujo

J’ai commencé au crayon à papier, tellement j’avais peur de faire mal, moche… Compté des lignes, ressorti une règle graduée, pour que mes traits soient droits et mes colonnes équilibrées ! J’ai tiré la langue, regardé le modèle 45 fois, froncé les sourcils, arrêter de respirer… Ma première séance de bullet journal s’est déroulé un soir pendant quelques heures. Et j’ai passé un super moment ! Complètement concentrée sur ma mission. Je n’ai pas vu le temps passé. Je me suis vidée la tête. Et j’ai éprouvée de la satisfaction devant le résultat de mes premières pages (pourtant très moyen).

planning annuel du bullet journal de Josette

Une expérience optimale

Tout comme le coloriage (très en vogue il y a peu), mais aussi le tricot, le jardinage, le sport ou la cuisine, le bullet journal représente une « expérience optimale ». Théorie énoncée et développée par le psychologue hongrois Mihaly Csikszentmihalyi dans son livre Flow : The Psychology of Optimal Expererience qui existe en Français chez Pocket sous le titre Vivre, la théorie du bonheur.  L’expérience optimale se réalise via une activité qui requiert une concentration intense au point de nous faire oublier le temps, nous même, sans être pertubé par des pensées sans rapport. Cet engagement total dans l’action en cours provoque une sensation de flux. Une sensation de bien-être, d’apaisement, de bonheur. C’est le cas du Bullet Journal pour moi. Chaque création de page représente une totale implication et donc une vraie séance de détente.

un agenda, des plannings

J’ai créé dans mon bujo de nombreux plannings :
un planning annuel où je note les anniversaires, les vacances scolaires, les évènements importants.
des plannings mensuels : où je reporte les dates du planning annuel ainsi que les évènements importants du mois (sortie, dead line pro…).
les plannings hebdo : où je reporte les dates du planning mensuel et comme dans tous les agendas mes rendez-vous. Sauf que la présentation me permet d’y intégrer la liste des mes tâches de la semaine (perso & pro). Et donc de mieux les répartir, ne pas les oublier. Bref, mieux m’organiser !

bujo planning hebdo de josette and co
Le premier modèle de planning hebdo testé : joli mais un peu brouillon à la fin de la semaine. Et chouette à préparer mais un peu long…

Depuis que je pratique le bujo, j’ai déjà changé trois fois de présentation pour les plannings hebdo. La première présentation me convenait dans l’organisation mais je trouvais le résultat visuel un peu brouillon. La seconde n’a duré que 2 semaines, j’étais perdue. Et la dernière me semble pas mal. Je m’y retrouve sans rien oublier et la présentation reste claire. Je précise que en tant que psychopathe de la couleur et donc des codes couleurs, j’écris les rendez-vous et les missions dans des couleurs différentes. Noire pour la radio, turquoise pour les clients, rose pour les enfants, bleu marine pour la maison, vert pour les loisirs et violet pour le blog. Je sais, ça fait peur… Mais c’est assez pratique pour y voir clair.

tests de présentation de planning hebdo pour mon bullet journal
Essais 2 et 3 de présentation de planning hebdo. Plutôt contente du 3 qui permet de m’y retrouver tout en gardant un aspect présentable. Et c’est de loin le plus rapide et le plus simple à réaliser !

Le bujo : un coach

Désormais, je note tout car j’ai une place pour tout noter (autre que sur un post it…). Donc je n’oublie plus rien. Et l’avantage de ces différents plannings, c’est la répétition et le report. Personnellement, écrire un évènement dans le planning annuel, puis mensuel, puis hebdo me permet d’en mémoriser plus que quand je ne notais rien ! Ensuite, lorsqu’une mission du planning hebdo n’est pas cochée car non réalisée, il faut la reporter la semaine suivante. 1- On ne l’oublie plus. 2- Le report est assez fastidieux voire provoque un sentiment négatif. Pour l’éviter ? Arrêter de procrastiner avec les missions moins palpitantes et finir par les faire pour ne plus les reporter !

Outre les plannings, il est possible de créer des pages pour les collections, des pages thématiques, des listes. J’en ai fais une pour les livres à lire ou que j’aimerais lire, les films à voir, les idées de cadeaux pour les amis et la famille. Et aussi une double page sur tous les accès Internet que j’ai appelé pense-bête : un seul emplacement avec tous les identifiants et mots de passe (plus ou moins masqués) pour accéder à tous les services clients, sites Internet,etc. Je l’avais déjà sur l’ordi mais je trouvais fastidieux d’ouvrir ce doc. Et parfois j’en avais besoin mais depuis un autre ordi. Le système papier est bien plus simple et accessible !

Pour prendre du recul

Les collections permettent de centraliser toutes les idées, les envies. Et surtout, ces listes agissent comme un boosteur. Les films par exemple : j’en ai noté six depuis le début de l’année mais ne suis allé en voir aucun ! Excepté un, non noté car choisi et vu avec les enfants… Or, cette année, j’ai vraiment envie de retourner au cinéma (sans les enfants). Cette page est comme un rappel pour m’y tenir ! Il est possible d’en faire sur de nombreuses thématiques à adapter selon vos goûts : voyages, projets créatifs, liste de souhaits, bonnes résolutions… Les consulter de temps en temps permet de réaliser que l’on avance, que l’on concrétise des projets, des idées. En prendre conscience reste toujours positif et donne encore plus d’avancer. À l’inverse, s’apercevoir que rien n’est coché peut faire l’effet d’un détonateur. Créer une impulsion qui aide à se lancer.

presque une thérapie ?

Le bullet journal peut contenir également des trackers ou suivis en Français. Sous forme de tableau, de diagramme ou autre forme géométrique, ils permettent de noter et établir un suivi d’un aspect de la vie : activité sportive, régime alimentaire, sommeil, rituel beauté, ménage, etc… Toutes les routines de la vie que vous souhaitez suivre de près pour avoir une réel retour. On ne va pas se mentir, on a tous tendance à se voiler la face entre la réalité et notre perception. Ces trackers, cochés ou remplis régulièrement à l’instant T offrent une vue d’ensemble sur la réalité. Et de rectifier le tir, si besoin !

J’en ai fait sur mes humeurs quotidiennes avec le calendrier lunaire en face. Cela me permet d’analyser si la lune a réellement un impact sur mon humeur. Et en cas de déprime, je réalise que tous les jours ne sont pas désespérants ! J’en ai fait un également pour les dépenses. Depuis 3 mois, j’analyse ainsi ce qui me coûte le plus et comment je pourrais faire des économies. Pour l’instant, mes trackers s’arrêtent-là. Je préfère me voiler la face sur tous les autres aspects de ma vie (j’en ai commencé un pour les cigarettes dans le but de réduire mais le total m’a plus effrayée que motivée…).

mood tracker josette and co bullet journal

Le bullet journal prend du temps

Oui et non. Oui car je passe deux soirées par mois à réaliser les plannings mensuels et hebdo du mois suivants. Tous les dimanches, je fais un point des missions remplies et je remporte celles qui ne l’ont pas été. Tous les jours, j’y note de nouvelles tâches et je mets à jour mes trackers. Mais ce temps n’est pas perdu car, comme je l’expliquais, les heures consacrées à mon bullet journal me font du bien. Des heures où je fais le vide dans ma tête, cela n’a pas de prix. Et ce système d’organisation me permet en outre de gagner du temps ! Depuis 3 mois, je me sens bien plus organisée et donc moins stressée. Ma charge mentale a trouvé un soutien ! Surtout que j’ai passé un stade. J’ai lâché le crayon à papier pour écrire directement mes plannings, titres, missions au stylo. Mon bullet journal ne sera jamais une œuvre d’art ni parfait. Mais il me plait comme il est. Évolutif, coloré, fouilli… Il me ressemble !

 

Femme active et maman de famille nombreuse

Mais pas wonder woman…

Comme je l’ai expliqué dans la section à propos, je travaille et suis maman de 3 enfants. Cela implique une sacrée organisation et une bonne dose d’optimisme. Mais cela ne suffit pas toujours. Depuis plusieurs semaines, je me sens fatiguée, à fleur de peau (à peine irritable…), débordée… Bref au bord de la crise de nerf.

Ma table de salle à manger / Bureau : le bazr à l'image de la vie, parfois...
Ma table de salle à manger / Bureau : le bazar à l’image de la vie, parfois…

La faute à la fin de l’hiver évidemment et au manque de lumière et de soleil. Mais aussi à mon rôle de maman solo de 3 enfants. Pas tant d’enfants que ça en fin de compte mais qui me classent quand même dans la catégorie famille nombreuse. Et sous-entend un marathon quotidien : courses, repas, taxi entre l’école primaire, le collège, le lycée, les activités, rendez-vous profs, médecins, dentiste, coiffeur, etc. Sans compter que pour le bien-être de ma petite famille, je me suis mise en tête de tout cuisiner maison : pain, yaourts, goûter, repas.

Bref, une vie complète de maman au foyer ! Sauf que je travaille… A temps plein. Indépendante pour gérer mon temps… Que je ne gère plus du tout. Cet automne-hiver, tout était réglé comme du papier à musique. En théorie… Dans la pratique, les dossiers simples qui devaient parfaitement s’enchaîner sont devenus complexes et se chevauchent. Bref, je vais craquer ! Alors j’ai décidé d’appliquer des petits trucs & astuces pour sortir la tête de l’eau. C’est parti !

La Manie des listes

Je fais des listes pour tout : les rendez-vous à prendre, une course à faire, un gros dossier à finir, un mail à envoyer, les yaourts à faire… Tout ! Y compris de petites missions. Elles sont consignées et mises à jour dans mon bullet journal, mon second cerveau.
1 – Ca permet de ne rien oublier.
2- Cela a tendance à éviter (un peu) la procrastination concernant les tâches ingrâtes.
3- Cela induit de cocher de nombreuses missions lorsqu’elles sont remplies. C’est bon pour le moral, pour l’égo !

La théorie de la relativité

Théorie inculquée par mes parents et qui consiste à mettre en perspective une existence auto-centrée avec les millions d’existences qui nous entourent. Relativiser mes petits soucis en somme. C’est-à-dire : je vis dans le sud des Landes, mes enfants et moi-même n’avons pas de soucis majeurs de santé, nous mangeons à notre faim et je ne casse pas des cailloux en Chine pour survivre. Je sais que cette théorie de la relativité agace certaines personnes : ce n’est pas parce que nos problèmes quotidiens sont minimes à l’échelle de la planète qu’il faut les ignorer. Moi, cette méthode, je l’aime bien et elle fonctionne souvent !

Projection dans le futur

Une période difficile à passer reste par définition une période. S’imaginer dans le futur, les mauvais moments passés, permet de tenir le cap et de supporter le présent. Aujourd’hui, je me sens débordée. Après après-demain, ça ne pourra pas être pire ! Donc ça ira forcément mieux…

 

Lâcher-prise

Dire stop à mon extrémisme. Admettre que je ne suis pas wonder woman ! Et lâcher prise. J’ai trop de travail en ce moment ? Et bien, je diminue mon rôle de mère au foyer. J’achète des yaourts, du pain ou des gâteaux dans le commerce par exemple. Les enfants n’y voient aucun problème. Trop fatiguée pour me remettre sur l’ordi le soir ? Je vais me coucher, je serai plus productive le lendemain. Un dossier ne se passe pas comme prévu ? C’est pas grave, ça ne changera pas la face du monde…

Se faire du bien

Chien Husky relax sur la plage...
Le chien : en voilà un dans la famille qui ne risque pas le burn out…

 

Lâcher-prise sur les choses qui ne sont pas essentielles. Mais ne rien céder sur les moments qui peuvent me faire du bien ! Même débordée, je poursuis mes marches quotidiennes dans la nature avec mon poilu. Pour son bien-être… Et le mien. Ces quelques minutes tous les jours à marcher sur la plage ou dans la forêt représentent des pauses, des silences essentiels pour tenir le cap. Excepté pour faire de belles photos de nature, je n’utilise pas mon téléphone pendant ces moments. Pas d’appels, de mails, de réseaux sociaux. Une à deux fois par jour. De vraies respirations !  Je vous rassure le concernant, on ne peut pas dire qu’il frôle le burn out…

Profiter des choses simples

Je suis maman solo. Les 2 garçons vivent à temps plein avec moi et vont chez leur père un week-end par mois ainsi que la moitié des vacances scolaires. La benjamine vit la moitié de la semaine chez moi et l’autre chez son papa, pour les week-end c’est un sur deux. Donc si vous avez tout suivi, un week-end par mois au minimum, je suis sans enfants !

Passé le cap de la culpabilité et du manque, j’arrive désormais à en profiter à fond : vivre ces deux jours en ne pensant qu’à moi, sans horaires ni contrainte. Je mange et dors quand je veux, je peux passer l’aspirateur à 22h, partir en balade avec le chien à 6h du mat, prendre le thé avec des copines, manger devant mon ordi du pain et du fromage (ou que du pain vu que j’ai pas fait les courses !). Tricoter, coudre, broder sans limite de temps. Une vraie bouffée d’oxygène qui me permet de recharger les batteries ! Un luxe quand on est parent.

La méditation

J’essaye depuis peu. Aidée du livre 3 minutes à méditer, de Christophe André. Cette introduction ludique et simple à la méditation existe aussi en podcast audio sur France culture. Et ça commencer à porter ses fruits ! Ces quelques minutes centrées sur ma respiration, à tenter de faire le vide, m’aident vraiment à diminuer le stress ou les angoisses. Gymnastique de l’esprit à poursuivre !

Demander de l’aide

J’ai tendance à me recroqueviller dans ma coquille quand cela ne va pas et me couper du monde extérieur. Bien entourée par ma famille et mes amis, j’apprends à leur demander de l’aide. Les appeler, les voir pour leur dire que cela ne va pas. Que je n’y arrive pas, que c’est trop difficile. Vider son sac fait du bien. Et souvent ils m’apaisent en m’aidant à remettre les choses en perspective. Ou à me changer les idées et me divertir de mes ruminations ou angoisses.

Craquer une bonne fois pour toute

Quand tout va bien (ça arrive), je n’ai pas besoin de trucs & astuces. Mais pour les périodes difficiles, y penser et y avoir recours m’aide souvent. Parfois non. Parce que je ne suis pas une wonder woman. Je suis être humain, en quête de paix et d’équilibre, mais également doté de sentiments, de faiblesses. Alors parfois je craque. Je pleure, je crie, je m’énerve. Au choix… Pas les trois à la fois quand même ! Et ça fait du bien aussi. Allez, tout va bien se passer 🙂

 

Vivre sans déchets ?

Défi : Réduire l’impact de notre famille sur l’environnement

Depuis plusieurs mois, je tente avec l’aide de mes 3 enfants de réduire au maximum la production de déchets au sein de notre foyer. Vivre sans déchets en France ou dans n’importe quel pays développé semble impossible. Cela n’empêche pas de les réduire… Cette expérience, loin d’être simple, a le mérite de modifier de manière positive notre mode de consommation, d’alimentation. Mais également d’engendrer des conversations familiales passionnantes. Et paradoxalement de faire quelques économies !

Manger bio et local

We feed the world, film documentaire édifiant a bouleversé mes habitudes de consommation.Étant proche de la nature, sensible à sa beauté, je développe depuis plusieurs années un comportement de plus en plus écolo. Je tente, à mon échelle, de réduire mon impact sur l’environnement. Évidemment, je ne jette aucun déchet autre que dans une poubelle. Y compris mes mégots. Et je trie mes déchets. Je recycle les déchets biodégradables dans un compost. Puis j’ai découvert des documentaires tels We feed the world, Le marché de la faim en 2005. J’ai pris une grosse claque. Ce film est passionnant et déprimant à la fois. Mais je vous le conseille (toujours disponible aux éditions Montparnasse).

 

Je suis devenue plus exigeante sur la provenance des aliments. J’ai commencé à acheter mes fruits et légumes, ma viande, etc. d’origine française voire locale. Je ne dirai pas que je devenue locavore car je ne peux m’empêcher de consommer des produits impossibles à produire dans le sud ouest de la France : café, thé… Idem pour les enfants : bananes, oranges…

 

No impact man : une révélation !

No impact man, de colin Beaven ou le défi de réduire son impact sur l'environnement en vivant à New-York.Je vous conseille également l’excellent ouvrage de Colin Beaven à ce sujet : No Impact Man, publié en France chez 10-18. Ou l’expérience d’un couple new-yorkais parents d’une petite fille qui tente le défi de réduire au maximum leur impact sur l’environnement pendant un an. A tous niveaux : alimentation, hygiène, consommation, énergies. Leur expérience est extrême mais elle a le mérite d’identifier clairement les obstacles au quotidien dans une grande ville, avec des enfants et lorsqu’on travaille ! Parce que oui, bien sûr, vivre sans électricité en autarcie alimentaire est toujours plus simple en rase campagne… A la fin de leur année expérimentale, ils ont repris une vie « normale » sur certains aspects. Mais ils ont aussi adopté de nombreux gestes qui préservent l’environnement mais aussi leur santé ou leurs relations familiales et sociales (lisez-le, il est passionnant !).

De saison, local, bio, sans emballage…

Enfin bref, ces documentaires, ces livres m’ont fait réfléchir et poussé à consommer autrement. Je boycotte certains produits fabriqués par certaines marques non-respectueuses de l’environnement ni des humains ou qui utilisent des ingrédients nocifs pour la santé (toutes les marques du groupe Nestlé par exemple au grand désarroi de mon fils ainé qui adoooore les Chocapic). Pas de produits suremballés non plus chez nous (sachets individuels emballés dans un autre sachet tels que les chips, les brioches, les gourdes de compote au grand désespoir de ma fille de 6 ans qui adoooore les portions individuels « parce que c’est trop mignon »). J’achète les fruits et légumes de saison et le plus localement possible. Dès que possible (selon l’origine et le prix), des produits bio. Et je bannis les plats préparés ou produits de l’industrie  agroalimentaire. En essayant de faire le maximum moi-même : pain, yaourts, goûters, repas…

Acheter en vrac pour réduire ses déchets.
Les livres de la famille Zéro Déchets pour trouver de bonnes idées de solutions alternatives.

Et les enfants dans tout ça…

Ces premiers pas de consommateur responsable ne sont pas sans heurts avec mes enfants. Oui, ils préfèrent certaines marques, aliments, formats. Mais je tiens bon et leur explique pourquoi. Maintenant, ils me connaissent et se sont fait une raison. Cela a le mérite de les faire réfléchir aussi, de leur faire adopter les bons réflexes. Avant de me demander d’acheter certains fruits, ma fille me demande d’abord si c’est la saison. Et ensuite, s’ils viennent de France !

Ils acceptent aussi parce que parfois, je craque ! Pour leur faire plaisir. Ne pas les braquer. En général, je le fais pour les départs en vacances. J’achète des gourdes de compotes, des gateaux emballés (mais bio) et… du coca pour mon grand ! Cela reste exceptionnel car on ne part pas en vacances tous les mois. Et comme ils ont rarement l’occasion d’en consommer, ils apprécient d’autant plus. Ce qui correspond à une autre de mes lubies : la patience et la rareté développe la jouissance… Mais ne nous égarons pas, c’est un autre sujet !

Une éducation au goût ?

Les enfants ont aussi découvert que ce mode de consommation à contre-courant de la majorité de leurs copains et parfois frustrant présente des côtés appréciables. Quand leurs amis viennent à la maison ou qu’ils vont chez eux, ils prennent conscience du temps que je passe dans la cuisine et des différences de goûts entre l’industriel et le fait-maison… Attention, je ne condamne pas les parents qui ne cusinent pas ! Si je cuisine, c’est parce que j’aime ça. C’est une des mes occupations principales le week-end ! Et la semaine, je sais très bien que je peux le faire grâce à mon emploi du temps de travailleuse indépendante. Mais je ne passe pas une heure tous les soirs dans la cuisine. J’ai appris à développer des recettes ultra simples qui nécessitent peu de temps de préparation… Je suis indépendante, mais je travaille quand même ! (Ce qui me donne l’idée d’un autre article : idées de menus très simple à réaliser en 30 mn chrono !)

Jusqu’au zéro déchets…

Je fais la plupart de mes courses au marché, dans mon épicerie bio, chez le primeur et le boucher. Je ne vais au supermarché que pour les objets ou aliments du quotidien que je ne trouve pas ailleurs. Et pourtant, j’avais le sentiment de ne pas faire encore assez… Jusqu’à l’arrivée de la Vrac Mobile !

La Vrac Mobile

Pour atteindre le zéro déchet :la vrac mobile, épicerie ambulante de produits bio et locaux vendus en vrac
La Vrac Mobile, épicerie ambulante qui passe à Soorts-Hossegor et permet de réduire nos déchets avec la vente en vrac de produits bio et locaux !

Deux jeunes femmes adorables ont eu l’excellente idée (et le courage) de se lancer dans la création d’une épicerie ambulante de produits bio et / ou locaux en vrac, sans emballage. Aliments secs, produits d’hygiène et d’entretien, condiments, thé, café, leur Vrac Mobile propose de nombreux produits du quotidien. Le principe est simple : vous venez avec vos pots, sachets, bocaux et vous achetez la quantité que vous souhaitez. Si vous arrivez les mains vides, elles vous offrent des sachets en papier (recyclés et réutilisables)  ou vendent des bocaux à prix très abordables. Elles tournent avec leur joli camion (Willy) au Pays Basque et dans le Sud des Landes. Chez moi, elles sont à Hossegor le vendredi après-midi et le samedi matin. Et leur arrivée a été une révélation ! J’ai commencé par acheter les produits que j’avais l’habitude d’utiliser mais en vrac : farine, pâte, riz, sucre, café, huile, vinaigre blanc. Puis j’ai aussi changé mes habitudes avec des produits que je ne connaissais pas : farine de pois chiches, pâtes au piment ou à la spiruline, cristaux de soude…

Le nerf de la guerre : le prix !

Financièrement, je m’y retrouve. Les tarifs ne sont pas toujours comme on le croit beaucoup plus élevés. Les prix proposés dans la Vrac Mobile sont plutôt abordables pour des produits bio et / ou locaux. 19 centimes les 100 g de farine par exemple… Pour la viande chez le boucher, j’opte pour des lots que je congèle. Et on en mange moins ! Pareil pour le fromage acheté sur le marché : il est meilleur, on en achète moins et on le déguste ! Idem pour les fruits et légumes. Avec les marchés presque quotidiens, j’en achète moins. Donc ils sont mangés, on n’en jette pas.

Enfin, réaliser soi-même les plats du quotidien, les goûters, les yaourts… Cela demande un peu de temps, beaucoup d’amour mais surtout des ingrédients de base abordables ! Franchement, je ne fais pas l’addition de toutes mes courses mais je n’ai pas l’impression de dépenser plus. Je ne fais pas partie des hauts salaires et j’arrive à nourrir ma famille de cette façon. Donc c’est possible ! C’est un choix de vie. On mange mieux, des produits sains en produisant un minimum de déchets.

Les limites de notre expérience

Nous avons réussi à réduire nos déchets : je vais moins au container à poubelle et au point de cyclage. Mais on peut encore s’améliorer. Parfois, je me demande comment. Exemple : je n’achète plus de jus d’orange. Donc on ne jette plus de bouteilles plastiques ou verre. Mais on jette beaucoup de peaux d’oranges qui ont servies à notre jus du matin ! On est 4, faites le compte… Comme les agrumes ne sont pas conseillés dans le compost, elles atterrissent dans la poubelle. Et Rien que ce geste matinal la remplit beaucoup… Enfin, je dois encore me creuser la tête pour éviter certains produits emballés… sans pour autant perdre du temps en course ou en préparation…

Les points positifs

le pain à la farine de pois chiches, plein de bons nutriments pour la santé mais pas au gout des enfants...
Le pain fait maison à la farine de pois chiches achetée en vrac : plein de bons nutriments pour la santé mais pas au goût des enfants…

On consomme différemment mais mieux ! Des aliments sains moins dangereux pour la santé que les produits de l’industrie agro-alimentaire. Riches au choix en sel, sucre, huile de palme, OGM, conservateurs, colorants, etc. Des aliments différents, nouveaux. Les enfants sont curieux chaque semaine de savoir ce que j’ai pu trouver à la Vrac Mobile. Ils se sentent un peu des aventuriers du goût ! Souvent ils aiment. Comme les pâtes vertes à la spiruline, les haricots noirs. Parfois moins… Mon pain à la farine de pois chiche n’a pas eu un franc succès chez tous les enfants… (Si vous avez d’autres recettes, je suis preneuse !)

 

 

 

 

 

 

Poursuivre le défi

J’essaye de pousser l’expérience plus loin de jour en jour. Je fabrique depuis quelques semaines ma lessive, et depuis quelques jours mon produit lave-vaisselle. Très simple à faire, efficaces et… Plus économiques que les produits polluants vendus en supermarché ! Bref, avec le presque zéro déchets, on ne s’ennuie pas… C’est devenu un défi quotidien, un jeu ! Si vous aimez y jouer aussi, n’hésitez pas à partager votre expérience avec moi, vos recettes !

Pour aller plus loin

Les sceptiques ou ceux qui veulent en savoir plus peuvent se plonger dans les excellentes, très documentées et édifiantes enquêtes de la journaliste Marie-Monique Robin : Le Monde selon Monsanto, Notre poison quotidien et / ou Les Moissons du futur. Ils existent en films documentaire et en livres, et sont traduits en plusieurs langues. Il y a urgence ! Si mes petits gestes ne sont qu’une goutte d’eau à l’échelle de la planète, je crois à la théorie du colibri. Si chacun de nous fait sa part, modifie son mode de consommation, l’environnement se portera toujours mieux. Et je veux croire que la généralisation de ces pratiques aura une influence sur les politiques de l’industrie agro-alimentaire… Et oui, je suis joueuse et naïve positive !

 

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