Confinement / jours 31 à 33 : réinventons le monde

Journal d’un isolement

Se confiner : S’enfermer, être enfermé dans un lieu (Larousse). Plus de 30 jours confinés avec l’enseignement à distance et un ralentissement professionnel ou économique. Une durée, une lassitude et des conséquences qui engendrent des envies de réinventer notre monde. Des initiatives commencent à se mettre en place. Récit des jours 31 à 34 du confinement.

Jour 31

Jeudi 16 avril
Les jours se suivent et se ressemblent. Les raconter en détail devient répétitif. Ma vie n’est déjà pas palpitante. Autant vous dire que ce phénomène est amplifié en confinement. Réveil très matinal, encore, la faute aux angoisses liées à la crise. Balade en forêt, encore, le poilu n’est pas sensible à l’actualité ou mes névroses. Combo boulot et devoirs, encore. Si la motivation manque parfois, il faut avancer coûte que coûte. Et les vacances scolaires de notre zone ne commencent que demain.

Husky siberien dans la foret pendant le confinement
Un confinement ? Quel confinement ?!

Retour à la plage ?

Dans la banalité de ma journée, je retiens quand même un article sur Sputnik News, « agence de presse multimédia internationale » selon leur propre description. Site de news racoleur selon la mienne après avoir parcouru leur page d’accueil… Mais dans le flot de leurs articles à sensations, sort une interview de Guillaume Barucq, médecin, adjoint au maire de Biarritz, surfeur et auteur du blog Surf Prévention ainsi que de plusieurs livres. Il propose de rouvrir l’accès aux plages de manière raisonnable après le 11 mai.

L’auteur des livres Surf Thérapie et Detoxseafication remarque que le Covid-19 n’a jamais été détecté dans l’eau ou l’air marin. Ensuite, il rappelle que les éléments naturels sont internationalement reconnus pour booster nos défenses immunitaires. La pratique d’une activité physique combinée à l’exposition au milieu marin et au soleil stimule notre système immunitaire. Plutôt intéressant pour lutter contre le virus, non ? Il propose donc de réfléchir à des accès aux plages limités aux habitants dans un premier temps puis aux touristes ensuite. Histoire que tous ceux, qui le peuvent et le souhaitent, prennent leur dose de vitamine D et ions négatifs au printemps et cet été. Pour booster notre système immunitaire avant une nouvelle vague du virus très probable à l’automne. Du bon sens en faveur de la santé publique et facilement réalisable. Merci 🙂

Bilan de la journée

Cuisine : simili salade grecque avec tomates, concombre, avocat, feta. On voyage en cuisine.
Boulot & devoirs : la routine.
Poilus : le longues oreilles tond la pelouse sans oublier tous les trèfles et pissenlits de jardin. Très efficace. Par effet de mimétisme, le poilu se met à manger de l’herbe…
Bricolage : reprise du tricot de mon pull de confinement. À une manche de la fin.
Ordonnance : méditation avec les capsules sonores 3 minutes à méditer du psychiatre Christophe André. Comme le nom l’indique, cela ne prend que 3 minutes pour des effets apaisants au bout de quelques jours dans le cadre d’une pratique quotidienne. En complément des broderies malpolies pour tenir le coup 😉

Jour 32

Vendredi 17 avril
Dernier jour avant les vacances scolaires ! Je me réjouis : plus besoin de me connecter plusieurs fois par jour au padlet, whatsapp, pronote et autres bidules numériques pour récupérer ou poster des devoirs. Ni de faire la maîtresse, le prof et la police. Pendant ces 2 semaines, je vais continuer à travailler mais une pause dans l’enseignement à distance est plus que bienvenue après un mois d’école à la maison !

Certains parents s’angoissent : que vont-ils faire de leurs enfants toute la journée sans devoirs ? Je ne suis pas inquiète. Les enfants débordent d’inventivité pour s’occuper. D’ailleurs, dans le cas de Violette, il s’agit plutôt de canaliser ses envies pour ne pas transformer notre maison en chantier ! Surtout, que les activités viennent de moi ou d’eux, elles sont sans obligation de résultats, sans délai, sans pression. Et c’est vraiment reposant !

Miracle de la nature

Ce matin, le longues oreilles s’est échappé de son enclos. Effrayée, je scrute le jardin pour le retrouver tout en constatant que le chien n’est pas dans la maison… Je les trouve tous les deux côté à côte dans l’herbe ! Le lapin broute tranquillement et le chien le suit pour manger ses crottes… Une association crado je vous l’accorde mais naturelle (elles sont plein de vitamines !). Qui a aussi le mérite de laisser la vie sauve aux longues oreilles : pourquoi supprimer une fabrique de croquettes ?

lapin nain bélier en liberté dans le jardin

Suite à cette péripétie, nous décidons de laisser le lapin en liberté. Il batifole toute la journée, c’est un vrai plaisir de le regarder. Entre ces acrobaties pour attraper les feuilles de prunier et ses poses lascives à l’ombre, on ne se lasse pas. C’est la mignonnerie de la journée qui nous fait tout oublier. Et confirme les effets bénéfiques des animaux de compagnie sur notre psychisme. Ces boules de poils développent notre altruisme, apportent un équilibre via leur amour inconditionnel et leur absence de jugement, renforcent l’estime de soi et développent nos capacités sociales. Que du bonheur !

Bilan de la journée

Zoo : un lapin heureux et un poilu récompensé pour avoir contenu ses instincts de prédateur.
Devoirs : finis et en pause pour 2 semaines !
Réapprovisionnement : fruits et légumes aux Jardins de Castelnau, huile, vinaigre et sucre chez Vrac & Bio (ces produits sont en rupture à la Vrac Mobile). J’en profite pour récupérer ma commande de livres de la Librairie Le Vent Délire.
Cuisine : on continue de voyager avec la recette des cuisses de poulet à l’asiatique de Papilles & Pupilles. Délicieux et très simple à réaliser. Anne la rédactrice du blog a eu en plus la bonne idée de proposer des plans B pour certains ingrédients afin que chacun puisse l’adapter en ce temps de confinement !

Jour 33

Samedi 18 avril

Lecture très intéressante d’un article dans Télérama (réservé aux abonnés) sur Comment la maison d’édition Actes Sud vit la crise. Le constat est alarmant. La fermeture des librairies suspend tout le travail du monde de l’édition. Les livres sortis en février et mars n’ont pas eu la chance de vivre leur vie. Les parutions prévues en mars et les mois prochains sont au mieux reportées, au pire annulées… Une perte considérable pour les auteurs, les maisons d’édition, les diffuseurs – distributeurs, les transporteurs et les libraires… Dont certains n’arriveront peut-être pas à se relever…

La lecture au ralenti

Paradoxalement, la fermeture des librairies n’a pas boosté les chiffres des lectures numériques. Les lecteurs boulimiques ont préféré s’attaquer à leur pile de livres en attente. C’est ce que je fais. D’autres n’arrivent pas à s’habituer à ce média numérique. C’est mon cas. De nombreux éditeurs ont partagé en accès gratuit des livres, des BD. Je m’en suis réjouis mais ne les lit pas pour autant. Je préfère le format papier. Enfin, la plupart n’ont pas le cœur à lire des fictions. Les angoisses nées de la crise sanitaire et économique, le manque de perspective, provoquent un blocage de lecture. Y compris chez les professionnels comme le confie dans l’article une éditrice d’Actes Sud. Enfin, perdus dans l’inconnu de cette crise, les gens concentrent leur lecture sur l’actualité. 

Réinventer le monde de l’édition

Actes Sud touché de plein fouet par la crise, plutôt que de se morfondre, en profite pour réinventer l’avenir de l’édition. En développant une économie verte et responsable. Comme prévoir de réduire le nombre de parution et les tirages, développer les circuits courts pour la fabrication d’un livre, mieux accompagner les auteurs… Une remise en question et des pistes intéressantes pour le monde de l’édition à élargir à toutes les économies…

Dans le même temps, je poste un article rapportant une étude sur l’impact de la crise sur le monde du spectacle. C’est vrai que le gouvernement communique sur les aides à destination des « entrepreneurs », des salariées, des dirigeant d’entreprises. Mais beaucoup moins sur celles en faveur des intermittents du spectacle. Une pétition en ligne circule pour le renouvellement de leurs droits.

Super librairie Le Vent Délire

Ma super librairie Le Vent Délire à Capbreton, réinvente le monde depuis son ouverture. Avec une sélection restreinte mais personnelle et pointue des livres. C’est souvent le cas des libraires indépendants. Mais surtout, la libraire Emma propose un large panel d’activités pour faire vivre le livre : ateliers, conférences, projections de films. Des animations qui ne se résument pas à de simples dédicaces d’auteurs. Car le but reste le partage, tisser des liens dans le réseau de l’édition et le monde local, mettre en avant les idées et les auteurs.

Le livre, un achat de première nécessité

Depuis quelques jours, elle réinvente aussi le métier de libraire avec le confinement. Elle se rend deux fois par semaine dans sa librairie en allant faire ses courses. Déplacements de première nécessité valables et respectueux de la loi. Elle prépare des commandes que les clients lui ont passées. Seulement les livres en stock vu qu’elle ne reçoit plus de livraisons. Elle les dépose chez 3 points de collecte, des commerçants de bouche à Soorts, Seignosse et Tosse en faisant ses courses. Et vous pouvez les récupérer en faisant les vôtres. Déplacements de première nécessité valables et respectueux de la loi !

Réinventer les liens, les réseaux

Cette excellente idée a le mérite de faire vivre – un peu – sa librairie. Surtout, elle répond à la nécessité de lecture de certains, besoin fondamental amplifié avec les angoisses ou l’ennui provoqués par le confinement (personnes âgées, malades, seules, enfants). Elle développe aussi le réseau local en faisant appel à des petits commerçants et en les faisant découvrir à des lecteurs qui ne les connaissaient pas. Enfin, Emma m’a également confiée le bonheur qu’elle éprouvait à reprendre plus le temps de parler livre avec des clients. Par téléphone ou par mail pour les conseiller sur les livres en stock. Un échange culturel, une richesse sociale bien appréciables dans l’absolu et d’autant plus pendant cette période particulière ! Bref une belle initiative qui participe à réinventer notre monde. Et qui va permettre à Violette d’avoir des livres pour son anniversaire confiné ! Merci 🙂

Bilan de la journée

Bricolage : grand rangement et ménage du samedi, projet de passer le reste de l’après-midi à tricoter sur le canapé avorté par une envie subite de cuisine de Violette.
Cuisine : baguettes maison, gâteau « canapé » de Violette (génoise recouverte de pâte à sucre maison).

gateau canapé fait de génoise et pate à sucre maison

À chaque fois que je cuisine, je propose à Violette de m’accompagner. Elle refuse systématiquement. Je compte profiter de l’après-midi orageuse pour tricoter, elle veut ABSOLUMENT cuisiner. C’est typiquement le tempérament contradictoire de cette enfant. J’avais très envie de refuser. Mais comment résister à l’appel de la cuisine avec sa fille ! Et plus que jamais, le confinement impose aux parents de s’oublier – parfois – pour que les enfants le vivent le plus légèrement possible.
La pâte à sucre est simple à réaliser, beaucoup moins à utiliser. Violette, qui dispose de talents innés pour la comédie, a cuisiné en imitant les blogueuses mode et cuisine. On a bien rigolé. Quand je lui ai demandé de faire la vaisselle, un peu moins 😉

Le Livre du Lykke, de Meik Wiking

(à prononcer Lu-Keu)

Mes lectures oscillent entre romans noirs torturés et livres que l’on pourrait classer de manière très péjorative dans le rayon Développement personnel. Ces 2 types de lectures a priori antinomiques sont au contraire tout à fait cohérentes : je me rassure avec les aventures d’être tordus ou névrosés qui me démontrent que je ne suis pas si paumée. Et j’essaye de moins l’être avec des essais au contenu positif. C’est dans le cadre de ma quête de sérénité que je me suis plongée dans les 285 pages du Livre du Lykke (à prononcer Lu-Keu selon l’indication de l’éditeur français). Tour du monde du bonheur de Meik Wiking publié dans la collection L’optimiste chez First Éditions. Une révélation !

le livre du Lykke, livre feel good

Voyage chez les cultivateurs du bonheur

Lykke signifie bonheur en Danois. Son auteur Meik Wiking est le directeur de l’Institut de recherche sur le bonheur de Copenhague au Danemark. Cet institut très sérieux effectue des recherches pour mesurer, comprendre et créer du bonheur. Meik Wiking a déjà publié en 2016 le livre du Hygge (prononcez houga) où il questionnait les habitudes qui font le bonheur des Danois. Surtout, il livrait les secrets de cet art de vivre célèbre dans le monde entier. Après en avoir vendu 50 000 exemplaires et été traduit dans 33 pays, ce spécialiste du bonheur revient avec un tour du monde des gens heureux. Car si le Danemark est certainement le pays où il fait bon vivre et où ses habitants cultivent le plus le bonheur, d’autres populations, communautés ont développé des moyens d’être heureux. Et ce voyage est tout simplement passionnant, inspirant, émouvant.

D’abord parce que l’auteur, contrairement à la majorité des livres de développement personnel, ne claironne aucune injonction. Pas de  » arrêtez de fumer, de crier, de manger, de vous énerver ». Pas de  » positivez, inspirez, méditez  » ! Le Danois présente les dénominateurs communs du bonheur à travers des expériences de vie dans le monde entier et classés en 6 thématiques : être ensemble, l’argent, la santé, la liberté, la confiance et la bonté. Il explique que dans un rapport mondial sur le bonheur, 4 points séparent les pays les plus heureux des pays les moins heureux. Et 3 de ces points s’expliquent par ces 6 facteurs. L’auteur propose donc une sorte de carte au trésor du bonheur. Une présentation des causes et effets du bonheur pour améliorer sa qualité de vie.

Le bonheur, ça se mesure ?

Avant de rentrer dans le vif du sujet, Meik Viking a la bonne idée de répondre à une question pertinente : comment mesurer le bonheur ? Contrairement à une idée reçue le Pib par habitant n’est pas un miroir de la qualité de vie et donc du bonheur. Le Pib est un critère objectif alors que le bonheur reste subjectif. Alors comment déterminer, évaluer cet état si subjectif ? Il s’agit de mesurer le ressenti de chaque individu en comprenant le pourquoi de ce ressenti. Il existe plusieurs dimensions dans le bonheur : la dimension affective, c’est à dire l’émotion à l’instant T, notre quotidien. La dimension cognitive, c’est notre état de bonheur en général avec du recul. Et il existe une troisième dimension appelée eudémonie qui se base sur la perception du bonheur selon Aristote : une bonne vie est une vie qui a du sens et un but. Évidemment, ces 3 dimensions sont liées. Et l’Institut de recherche sur le bonheur étudie des sujets sur le long terme à travers ces différentes dimensions.

Être ensemble

Meik Viking démarre avec le premier pilier qui permet d’accéder au bonheur : être ensemble. C’est-à-dire le renforcement des liens, le sentiment de communauté. Les gens plus heureux ont un fort sens de la communauté, ils ont quelqu’un sur qui compter. Notamment, l’auteur cite l’exemple des Bo Faellesskabdes, communautés d’habitations indépendantes où chacun a sa maison mais propose en commun un jardin, une cuisine, une salle à manger. Ces communautés se sont multipliées à hauteur de 20 % ces 6 dernières années. Et elles n’existent plus seulement dans les pays nordiques mais aussi au Canada, en Australie, au Japon, en Allemagne, aux Pays-Bas et au Royaume Uni. Un mode de vie génial pour les enfants et les personnes âgées car il renforce le lien social et l’entraide. En bref, ça fait du bien a tout le monde et ça simplifie la logistique du quotidien !

L’argent ne fait pas le bonheur mais un peu quand même

Dans le chapitre sur l’argent, on imagine bien que selon le dicton, l’argent ne fait pas le bonheur. Mais ce n’est pas si simple. Car il y a une corrélation entre revenus et bonheur. Le problème se pose autrement. Epitecte, le philosophe stoïcien de la Grèce antique disait : « la richesse n’est pas de posséder beaucoup mais de désirer peu ». Dans cet ordre d’idée, L’auteur nous rapporte l’expérience de Michele Mac Gath, journaliste anglaise qui a passé une année sans dépenser une livre. Elle raconte dans son livre L’année sans achats qu’en dépensant moins elle a vécu plus. Elle est devenue plus aventureuse et plus heureuse.

L’auteur prend également en exemple la loi de Jante qui existe au Danemark mais également dans d’autres pays nordiques : cette loi qui signifie que « Tu n’es pas mieux que nous » est issue d’un roman écrit en 1933 par le Dano-norvégien Aksel Sandemose. Roman qui célèbre la critique de ceux qui ayant un statut social élevé se croient meilleurs. Concrètement, cette loi a pour objet de freiner la consommation ostentatoire avec par exemple une taxe voiture de 150 %. Cette loi réprime l’exposition de la richesse qui se révèlerait négative. Mais en y réfléchissant, il n’est pas tant question d’argent mais plutôt d’humilité. Finalement, rien ne vous empêche d’être riche si cette caractéristique ne conditionne pas votre manière de vivre et votre bonheur.

le livre du lykke, chronique

 

Ajoutez une pincée de santé, liberté, confiance et bonté…

Après le vivre ensemble, l’agent, l’auteur rapporte d’autres expériences à travers le monde qui expliquent les facteurs du bonheur dans le domaine de la santé, la liberté, la confiance et la bonté. Impossible de vous en donner un aperçu sans trahir la richesse du livre. Car à travers ces thématiques, il traite également de l’éducation, de la famille, du travail, de l’égalité entre les hommes et les femmes. Une véritable étude complète et sans frontière qui se conclue par un dernier chapitre : Assembler les pièces. Car toutes ces thématiques sont dépendantes les unes des autres pour augmenter sa qualité de vie.

Source d’inspiration

Le Livre du Lykke va bien au-delà du développement personnel. Toujours positif et sans juger, Meik Wiking a écrit une étude globale de modes de vie rayonnants. Des styles de vie dans l’ère du temps qui aspirent à la fois à plus de simplicité (modes de consommation, rythme de vie) et plus de richesse (empathie, partage, ouverture d’esprit). Mais l’intérêt du livre réside dans la multiplicité des démarches et de leur efficacité. À chaque lecteur de s’inspirer d’une expérience ou d’une idée pour l’adapter à son envie, ses moyens, sa réalité. Surtout ce livre permet de ne pas (trop) céder à la peur ou au cynisme face à notre monde anxiogène. Une fois la dernière page tournée, je n’ai pas fait mon paquetage pour aller vivre dans une communauté. Mais les bouffées d’oxygène et d’inspiration ressenties tout au long de la lecture m’accompagnent aujourd’hui dans mon quotidien. Et ça fait du bien.

Le Livre du Lykke, de Meik Wiking, 288 pages, 14,95 €, First Editions.