Vrai ou faux prétexte ? !
Me voilà enfin de retour sur le blog après plusieurs semaines (mois ?) d’absence. La faute à ma surcharge mentale. En mai / juin, j’ai cumulé une grande charge de travail avec les menus plaisirs de la fin d’année scolaire : organisation des vacances avec les papas et sans les papas (car je travaille tout l’été), dossiers en tout genre à remplir (inscription au collège, lycée, cantine, bus), fin des activités sportives avec le lot de passage de ceinture en karaté, galop en poney, spectacle de danse et fêtes de fin d ‘année… Bref, une période très chargée en logistique taxi, horaires, quantité de missions. Au point que quand la prof de danse demande un mini short noir le mercredi après-midi pour le samedi, j’ai envie de pleurer !
La théorie de la charge mentale
La théorie de la « charge mentale » a fait son grand retour au printemps. A priori née dans les années 70 dans le monde du travail, elle a ensuite été déclinée dans la sphère privée par Monique Haicault en 1984 dans son article La Gestion ordinaire de la vie en deux. La charge mentale définit les préoccupations de la femme qui cumule deux journées entre son travail et les tâches ménagères, la gestion d’une famille. Le débat de la répartition des tâches dans un foyer porte habituellement sur la réalisation même de ces tâches. Dans le cas de la théorie de la charge mentale, Il s’agit bien d’une charge cognitive. C’est-à-dire la gymnastique constante de l’esprit pour penser à tout et tout organiser.
Emma, le blog B.D. révélation de la charge mentale
Le principe de la charge mentale a refait son apparition dans les médias grâce à la dessinatrice Emma et sa bande dessinée Un Autre Regard qui a rencontré un vif succès. Un blog BD déclinée en livre très drôle et tellement vrai ! Personnellement, avant la sortie du livre et sa médiatisation, je n’en avais jamais entendu parlé. Et cela a été une révélation : c’est ça qui me prend la tête jour et nuit et m’épuise en fait ! Bien plus que d’étendre la lessive.
Car si la distribution des tâches a légèrement évolué depuis quelques années, il apparait que la charge mentale reste le privilège des femmes. Forcément ce constat ne plait pas aux hommes. Chez moi, le problème est réglé. Etant maman solo, ce n’est pas un sujet de discorde (il y a toujours des points positifs dans tout). Donc, point de scènes chez moi du genre : « oui c’est moi qui doit penser à tout, si je ne te dis pas d’étendre la lessive, elle reste dans la machine à laver ! » Non, pas de dispute à ce sujet-là. Puisque je n’ai pas le choix. C’est bien moi qui doit penser à tout (d’où mon absence sur ce blog car n’étant pas maso, j’ai tenté de réduire ma charge mentale).
La pratique dans mon cerveau
Parfois, j’y arrive. Je bosse 8h par jour avec une maison propre et rangée, des enfants propres et sages, et un emploi du temps familial digne d’un colonel. Dans ce cas-là, je me sens invincible, comme une super woman, qui gère (grave). Mais en général, ça ne dure pas plus de 24h. La plupart du temps, je n’y arrive pas…
La maison est pleine de poils de chien, de miettes, de sable et de jouets 24h après la journée « colonel ». L’un de mes enfants me demande de remplir un dossier d’inscription de plusieurs pages 5 minutes avant de prendre son bus scolaire. La maîtresse m’adresse un mot au stylo rouge car je n’ai toujours pas remplacé le feutre-ardoise de ma fille. Cette année, parmi les « perles » : j’ai manqué la réunion d’informations pour le voyage en Italie de Joseph. Et aujourd’hui, je viens de m’apercevoir que je n’avais pas fait ma déclaration d’impôts (sisi je vous jure). Et ce ne sont que 2 exemples parmi tant d’autres.
Charge mentale max dans les toilettes…
En juin, on est resté quelques (plusieurs) jours sans lumière dans les toilettes, puis sans papier toilette, avec la cuvette cassée. Le passage aux toilettes était une vraie expédition ! Finalement, j’ai réussi à penser à acheter une ampoule, du papier et une cuvette. J’ai même réussi à dévisser l’ancienne et installer la nouvelle, toute seule avec pour seul outil une pince à dénuder… Parfois, je me désespère. D’autres, je m’amuse toute seule. L’avantage (toujours un point positif !), c’est que ce fiasco m’apprend énormément à relativiser (c’est ça ou je deviens dépressive). Je ne suis pas la mère parfaite mais les enfants sont vivants, en bonne santé et n’ont pas l’air d’en souffrir. Mieux, je les fais rire !
L’éducation à la charge mentale
Pour ne pas devenir folle avec cette charge mentale de plusieurs tonnes, je suis en total lâcher-prise. Et j’ai aussi décidé de partager ce poids avec les enfants. « Hou, la mauvaise mère, elle ne s’en sort pas, alors elle veut exploiter ses enfants! » Et bien, non. Je joue mon rôle de maman, j’exerce mon devoir éducatif. Mes garçons ont 16 et bientôt 13 ans. Oui, ils vident la poubelle, le lave-vaisselle et mettent la table. Mais parce que je leur demande ! Et bien cette année, ma mission, c’est de leur faire prendre conscience de cette « fameuse » charge mentale et de la partager.
En 2017, s’ils vident la poubelle ou le lave-vaisselle, ce ne sera pas parce que j’ai laissé un post-it mais parce qu’ils en ont eu l’idée tout seul (je sais, le challenge est de taille !). Primo : ça va m’aider au quotidien. Mais surtout, je participe à l’évolution de la société ! Oui ! J’œuvre pour qu’au moins 2 membres masculins de la future génération partage la charge mentale avec leur conjoint(e) 😉 Violette pour l’instant, je l’épargne. D’abord, elle n’a que 7 ans. Mais surtout – et cela me peine de l’écrire -, de façon innée, elle intègre cette charge mentale et pense à beaucoup de choses sans que je ne lui demande rien. Je me console en imputant cette faculté à son tempérament plutôt qu’à son genre féminin…
Les vacances de l’esprit
Aujourd’hui, me voilà de retour sur le blog car ce sont les vacances. Je travaille mais les enfants sont en vacances. Cela signifie plus de cartable, de fournitures scolaires, d’emploi du temps de ministre. Et les enfants partent quelques semaines pendant l’été chez mes parents ou avec leur papa.
En passant un week-end chez mes parents pour amener les enfants, j’ai réalisé le bonheur de quitter la maison. Quitter mon quotidien et donc diminuer ma charge mentale. Surtout chez mes parents où je suis bichonnée. Mais c’est une sensation que l’on ressent dès que l’on part de chez soi. Ce week-end là, j’ai oublié volontairement mon ordinateur à la maison, posé mon téléphone. Et j’ai pris le temps de lire, de me promener sans regarder l’heure, retrouver le goût de cuisiner non par obligation mais par plaisir. Comme ramasser des mures et faire un clafoutis ! Des plaisirs simples apaisants pour l’esprit.
Un break de 3 jours super profitable. Qui m’a permis de réaliser que la charge mentale des prochaines semaines allait être allégée avec les vacances scolaires. Et donc de me détendre. Avant la reprise au mois de septembre… Les inscriptions, les réunions, les attestations, les dossiers… Mais avec la répartition de la charge mentale avec mes petits gars, tout va bien se passer… Mais oui !
Profitez bien de votre été !